mercredi 20 juin 2018

Zoo L.A 3 : p.99-103


L.A 3 : p.99-103 (l. 331 à 422) : « Accent oxfordien apprêté […] de Julius Drexler. »


Eléts d’inro° :
         On fait venir à la barre 2 scq pr éclairer la tribunal et le jury  et leur permettre de dire si les tropis sont des ho ou des ax.
         La question sous entendue est : l’anatomie peut-elle être un critère de définition de l’humanité ?
         2 thèses opposées autour de l’astragale et + précisément de l’épaisseur de  cet os du pied. 
         Pour K, les hô, étaient à l’origine quadrumane.  Ils sont descendus des arbres et ont utilisé 2 de leurs mains pour marcher. Leur astragale s’est donc épaissi. Avoir un astragale épais/  commencer à se mettre debout = preuve d’évolution de l’espèce
         Pour E. c’est l’inverse. Les hommes sont restés par terre. Les singes eux, sont montés aux arbres et sont devenus quadrumanes. Ils ont perdu l’épaisseur de cet astragale qui ne leur servait plus de point d’appui. Avoir un astragale épais/ être dans les arbres = preuve d’une antériorité dans l’espèce.

→ les tropis ont 4 mains, quadrumane ms se mettent parfois debout
Pour K, c’est la preuve qu’ils sont « au début d’une lignée humaine encore très primitive »
Pour E, c’est la preuve qu’il sont au bout d’une lignée de singes très évoluée.


PBQ Comment chaque scientifique essaie-t-il de discréditer la thèse de l’autre ?

I Tout d’abord, chaque scientifique adopte une attitude hostile

A. En effet, Eatons se montre faussement respectueux

Ex 1 : Eatons, dans un premier temps, fait mine de reconnaître la validité de la thèse de son confrère : l.334 « qui font autorité ». Il reprend  la théorie de Knaatsch l.336-340 et  dans un langage plus simple l.348-355 : « c’est la théorie de Lamarck »

Ex 2 : euphémisme : l. 334 « il est à craindre … conclusions imprudentes » » veut dire « il s’est trompé » → ruse pour amadouer son auditoire et son adversaire.

Ex 3 : vocabulaire dépréciatif pour parler de l’avis de K :  l 337 qualifie de « sottises » avec une petite hyperbole « un très grand nombre) les théories de K  et l. 354 emploie l’expression « rebat les oreilles » pour désigner ces mêmes théories Ex 4 : Ironie l.406 emploie l’expression  « Mon distingué collègue » pour désigner K.

Son snobisme, son mépris souligne son désaccord vis-à-vis de K

B. De son côté, K s’énerve

Son énervement = désaccord
Ex 1 : troncation des mots = K mange les mots l. 389-390-399-400-395...
Ex 2 : tournures exclamatives et interrogatives abondantes ds ses répliques, à ttes les lignes de sa réplique. K est en ébullition si bien qu’il finit par «se frapper le crâne et la cheville l. 403-404

Ex 3 : coupe la parole à J.D l 389 comme le montre les … et la didascalie
ex 4 : indications didascaliques montrant l'agitation de K l.403, l.384-385, l.404
Ex 5 : répétition de « c’tinoui » 4 x qui s’apparente à un tic de langage. L’adjectif ainsi tronqué est « inouï » et souligne l’aspect extraordinaire de la thèse d’E.

II D’autre part, chaque scientifique réfute la thèse adverse

A. D’une part, E. veut affirmer son point de vue de manière implacable

Ex 1 : certitude de ses propos
         l. 336 : « assurer »
         l. 376 « c’est exactement cela »
         l.380 « non »
         l.382 « leur convient à merveille »

Ex2 : marques de son désaccord vis-à-vis des propos de K ap. avoir fait mine de reconnaître la validité de sa thèse
         l. 334-« cependant »
         l. 335 « en fait »
         l.340 « mais »
         l.356 «malheureusement pour lui c’est le contraire qui s’est produit ».

Ex 3 : Insiste sur le fait qu’il est au fait des dernières découvertes scientifiques
         l. 341 « dernièrement »
         l.356 « ttes les recherches récentes sont là pour le prouver »
→veut faire passer K . pour un scientifique dépassé et peu sérieux car pas au courant des dernières découvertes. Le décrédibilise.

Ex4 : utilise des arguments qui semblent pertinents 
                    Argument 1 : L.357-359. Faux argument d’autorité puisqu’il ne cite pas clairement ses sources« ttes les recherches récentes sont là pour le prouver » l.356. Vague.
Pour lui, le pied de l’homme n’est pas une forme plus évoluée de la main du singe mais au contraire, le pied est une forme plus ancienne. Utilise le vocabulaire de l’opposition pour réfuter la thèse de K «  loin d’être/ tout à l’opposé ». Le parallélisme qui termine sa réplique « ne sont pas, ne peuvent pas être de notre lignage » // « ils ne sont pas, ne peuvent pas être des hommes » avec la répétition d’être et de pouvoir, lui permet d’insister sur les 2 critères qui, pour lui font  des tropis des singes : quadrumanes et station debout occasionnelle. Termine par cette affirmation lapidaire : « ce sont des singes », qui ne laisse pas place à la contestation.
         Argument 2 de Eatons : leurs actes sont commandés par leur instinct et pour affirmer cela, Eatons s’appuie sur une observation scientifique (l.379-380), sur une comparaison avec les sinanthropes : argt par analogie, confirmé par la comparaison « comme les animaux » l. 379. Nouveau parallélisme qui lui permet d’opposer la vérité à l’apparence « ils ressemblent à des hommes, mais ce ne sont pas des hommes » l.382-383

         Argument 3 : fondé sur une comparaison de l’anatomie. Il s’agit de comparer les caractères propres à l’homme. Et c’est de l’argument « qu’il manque un seul de ces caractères spécifiques… et nous n’avons plus affaire à l’homme proprement dit ». Ce caractère manquant est la station debout. Pour affirmer son argument, il utilise 1 LL « donc », et la répétition de « un seul ».

→Mais toute cette argumentation est anéantie par son racisme qui apparaît avec la mention de Juliues Drexler Cf note : personne raciste.

B.      En outre, K se défend


Ex 1 : reprise du mot « stimulus » (Facteur qui entraîne une réaction comportementale) : Knaatsch commence son discours en reprenant un terme employé par Eatons « stimulus » (l.389 / Eatons l.380). Il s’agit ici de réfuter l’argument d’Eatons en montrant que le critère retenu est beaucoup trop vague pour être retenu :  Sa question qué qu’ch’est qu’cha, un stimulus ? » l. 390 et son exclamation « tout est stimulus »

Ex2 : Alors qu’ E. lui reprochait de ne pas être au fait des dernières découvertes scientifiques et le décrédibilisait, K. en fait tout autant en  lui  reprochant 

         de manquer de connaissances fondamentales dans la formation d’un savant : l. 399-400, « Aristote », la référence du savoir. (opposition jeune et vieille génération ?)→ argument d’autorité
         de manquer de rigueur scientifique (alors qu’Eatons affirme tout le contraire).
         Exclamation : L.393-394 « stimulus, instinct, intelligence, des mots tout ça ! » → des mots et pas des preuves
         Noter que pratiquement tout le discours de Knaatsch est de type interrogatif. Il s’agit d’un ensemble de questions rhétoriques destinées à « pousser Eatons dans ses retranchements » à le contraindre à adopter une démarche déductive plus rigoureuse.l.392—395 à 397

Ex 3 : Arguments de K s’enchaînent par une sorte de maieutique, preuve de sagesse (Méthode socratique reposant sur l'interrogation et se proposant d'amener un interlocuteur à prendre conscience de ce qu'il sait implicitement, à l'exprimer et à le juger) Question+ réponse. Enchaînement logique : Homme = capable de penser. Je suis capable de penséer quand j’utilise un outil. Or pour utiliser un outil, j’ai besoin de mes mains donc de me tenir debout / de ne pas marcher à 4 pattes.

C’est K qui remporte ce duel car ses arguments d’autorité et sa maïeutique convainquent davantage que l’explication jargonneuse et raciste de E.



Eléments de conclusion
Ouverture : Le personnage de Eatons a été appelé à témoigner par la Défense. Celle-ci savait que Eatons était raciste et que le savant ne manquerait d’user du tribunal pour diffuser son idéologie. Pour quelle raison dans ce cas l’avoir fait témoigner ? Le texte le dit : pour montrer que les critères zoologiques ne sont pas pertinents quand il s’agit de définir un être humain. Ce qui fait « l’humanité » d’un homme ce ne sont ni ses pieds, ni son front, ni sa couleur de peau etc. mais ce sont des critères autres. Reste à déterminer lesquels : l’esprit, la pensée, l’âme, la créativité… ? La suite du procès devra répondre à cette question.



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