Fiche Bilan : L'évolution
des différentes figures de Salomé dans nos textes et images.
Nous traiterons le texte de
Laforgue à part puisqu'il s'agit d'une parodie.
1.
Dans les Évangiles et chez
Cranach l'ancien,
il s'agit de mettre en évidence le
martyr de Jean-Baptiste.
Dans les Évangiles, Salomé n'est
pas nommée, ni décrite physiquement. Chez Cranach, forcément elle est
représentée et nommée dans le titre du tableau. Par la peinture qu’il en fait,
on s'achemine vers les représentations du XIXe siècle : une belle jeune femme
élégante. Mais pour Cranach il
s’agissait non pas de faire l’éloge de la beauté de S mais de montrer sa
perfidie par son sourire sardonique et
son air fier.
⇒Dans ces 2 txtes et docts, il
s'agit de faire l'apologie d’un saint à travers l'injustice et la malveillance
dont il est victime.
2.
Chez Flaubert, Huysmans, et
Moreau, le martyr
du saint n’est pas évoqué.
·
Ces auteurs veulent avant tout montrer la fascination que Salomé
exerce sur les hommes en gl et sur Hérode en particulier. Elle devient
l'incarnation de la femme sensuelle et désirable dont la beauté est fatale car
elle fait perdre la tête aux hommes.
·
Par la manière dont elle est représentée, par les images qui la
désignent, elle devient surhumaine.
Le personnage féminin est
transfiguré. Salomé devient surhumaine, étrange.
·
Elle devient une muse.
⇒Salomé devient une figure fascinante, symbole de la beauté fatale.
3. Les réécritures de Wilde et Apollinaire sont plus originales. Ces 2
auteurs prennent leurs distances par rapport aux réécritures précédentes et
ajoutent davantage d'éléments au mythe de Salomé que ses prédécesseurs.
·
Salomé n'est plus une séductrice sensuelle qui fait perdre la
raison aux hommes. Elle n'est pas décrite physiquement comme chez ses
prédécesseurs.
·
Elle est notamment amoureuse du Saint, tout comme l'était sa mère.
Chez Wilde, c'est parce qu'il a refusé
ses avances que Salomé a voulu obtenir
sa tête. Chez Apollinaire, ce n’est pas clairement dit mais le lecteur peut le sous-entendre.
·
D'autre part, alors que dans les autres textes, elle n’était que
le bras vengeur de sa mère et qu’elle ne semblait pas réfléchir à ses actes,
chez Wilde et Apollinaire, c’est différent:
Ø
Chez Wilde, Salomé est
entièrement responsable du sort de I. Sa mère, H, ne veut pas qu’elle danse
devant H. En outre, S obtient la
promesse du tétrarque qu’elle obtiendra de lui en récompense tout ce qu’elle
voudra. Il y a préméditation
Ø
Chez Apollinaire, elle regrette la mort de J.B et en veut à sa mère. Elle acquiert dc une
certaine épaisseur psychologique.
·
Elle n’est plus surhumaine ms au contraire profondément humaine
comme le montre sa douleur qui la fait sombrer dans la vengeance et la folie. Ses
contradictions la rendent humaine (Cf «L'on veut faire tout le bonheur, ou, si
cela ne se peut ainsi, tout le malheur de ce qu'on aime. » La Rochefoucauld.)
Chez Apollinaire, si au début du poème, elle est triste et porte le deuil, à la
fin, elle retrouve son insouciance. Elle représente bien l’homme en gl qui
survit à tout.
4.
Chez
Laforgues, on assiste à une démythification de Salomé. On
a un renversement de l'image traditionnellement accordée à Salomé : la beauté
sensuelle et séduisante devient une adolescente au physique ingrat et
maladroite, empêtrée dans ses voiles. La
Salomé de Laforgue arbore une « roue de
paon nain » car elle est que la réplique, la pâle copie de la Salomé originale
et de celle qu'a décrite Flaubert.
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