Textes complémentaires séquence II
Que disent les textes et le tableau de F.
Khalo sur leurs auteurs ?
Enquête sur le lyrisme
Lorsque le poète dit « je » on a
tendance à penser qu'il parle de lui-même, qu’il s'agit d'une poésie personnelle.
Or il peut s'agir d'un moi fictif, imaginaire, que l'on peut considérer comme 1
représentation directe du poète.
Lorsque le poète dit je :
·
moi réel
ou
·
moi fantasmé
Qu’en est-il dans nos textes ?
Comment évolue le lyrisme ?
Texte 1 : « Oh ! je fus comme fou dans le premier moment… » Victor
Hugo, Les Contemplations, livre IV, poème IV
Hugo,
poète romantique. Chef de file. Importance du lyrisme = expression des
sentiments personnels
Quatrième
poème de « Pauca meae », livre dédié à la mort de sa fille. (voir
fiche L.C)
Hugo
nous fait part de ses sentiments après la mort de sa fille.
⇒ Quels sentiments évoquent Hugo dans ce
poème ?
I Souffrance
Ex1 : v. 2 « et je
pleurai trois jours amèrement » le
CCT + rythme 2+10 la longueur de
l’expression sur le v. (10 syllabes sur 12) souligne la douleur extrême du
poète.
Ex 2 : v.4 polyptote « souffert ma
souffrance » + mise à la rime de souffrance insiste sur la peine d’Hugo.
Ex 3 : v.8 métaphore « Je voulais me briser
le front sur le pavé » le confirme.
⇒la souffrance d’Hugo touche le lecteur qui
éprouve de la compassion pour lui. Pathétique.
II Révolte
Ex 2 : CL du refus : « je me
révoltais » (v.7), « Non » (v.7), « je n’y croyais
pas » (v.9) ; « elle ne pouvait pas m’avoir ainsi quitté »
(v.13) ; « c’était impossible » (v.15) → attitude classique d’une personne en deuil qui souffre et refuse
d’accepter la réalité. N’a pas fait son deuil justement.
Ex 3 : v.10-11 Question rhétorique « Est-ce que
Dieu permet de ces malheurs sans nom
Qui font que dans le cœur le désespoir se lève ? » = Dieu ne devrait pas permettre cela. Remise en cause de Dieu, de sa toute puissance. Doute d’Hugo sur foi.
Qui font que dans le cœur le désespoir se lève ? » = Dieu ne devrait pas permettre cela. Remise en cause de Dieu, de sa toute puissance. Doute d’Hugo sur foi.
III Folie
Ex 1 : v.1 comparaison qui ouvre le poème.
Importance renforcée par l’interjection « Oh ! » → on entend la plainte et le désarroi du
poète.
Ex 2 : v. 12 à 16 anaphore « que » + imparfait de répétition donne l’impression
qu’Hugo est en proie à une idée fixe qui porte sur 2 aspects : sa fille
est vivante v. 12-13-15 et il va la voir v. 14-16 → refus de la réalité et
hallucination visuelle.
Ex 3 : v. 17-20 1 quatrain
détaché du reste du poème pour le mettre en évidence. Mettre en évidence
une hallucination sonore cette fois qui
fait revivre L
·
CL du bruit : « elle a
parlé ! », « le bruit de sa main », « laissez-moi, que
j'écoute »
·
Passage au présent « elle
vient », « elle est ».
⇒Portée univ.elle avec l’adresse v.3-4
« vous tous…Pères, Mères »
Texte
2 « Le crapaud »
·
sonnet inversé : sonnet= caractéristique du lyrisme.
·
difficile de savoir qui parle. Impression d'un dialogue
entre le poète et sa bien-aimée mais au v. 11, le 1er « horreur »
devrait appartenir au poète. Or c'est impossible puisqu’ à la fin du v.
c'est le poète qui reprend la parole. Il s'agit en fait d'un faux
dialogue. Le poète se parle à lui-même.
Il nous livre son autoportrait.
⇒ Poète maudit dont témoignent les antithèses présentes dans
l'image donnée du crapaud.
·
Référence au poète : « chant » v. 1, 4,11 – « poète » v.
9 – « rossignol » v. 10→ lyrisme
« œil de lumière » v. 12 est une
glorification du poète qui voit ce que les autres ne voient pas et illumine la
réalité d'un jour nouveau.
·
Ce qui fait du crapaud un être maudit : « enterré » v. 5, «
sous sa pierre » v. 13, « ombre » v. 6, « tombe du » v. 9, « vous » v. 10, – «
horreur » v. 10 et 11, « par » v. 7, « froid » v. 13. Idées de solitude, de
mort. Le poète suscite le dégoût. Il est exclu et laid.
« Les poètes
maudits » : (expression de Verlaine). Les poètes maudits se
considèrent comme profondément différents de la société bourgeoise et
conformiste qui les entoure. Ils veulent faire du neuf, casser ce qui existe et
recherchent la perfection. Mais, ils souffrent en même temps de leur
marginalité tout en la revendiquant : ils se sentent incompris, méprisés,
rejetés. De nombreux symbolistes sont des « poètes maudits »
⇒Nouveau lyrisme. On est loin de l'emphase de Victor Hugo.
Chez lui, la souffrance et grandiloquente et est sublimée par la poésie. Ici le style haché
ouvre la voie d'un lyrisme ironique où le poète ne se présente pas sous 1 jour
favorable.
Texte
3
Michaux insiste sur la
multiplicité du » moi ». Identité n'est fixe mais multiple.
·
Héritier de Rimbaud : « je est un autre ». Pour Rimbaud, le moi à « plusieurs
autres vies » grâce aux rêves et voyages imaginaires. Ainsi, pour Rimbaud, la
vie se fait « immense » et « je » devient « un opéra fabuleux » ou un « bateau
ivre »
·
gradation hyperbolique des différentes formes du moi :
l. 15 « dans une double, triple,
quintuple vie », ligne 20 : « il n'est pas un moi. Il n'est pas dix moi. Il
n'est pas de moi. Moi n'est qu'une position d'équilibre. (1 entre 1000 autres
continuellement possibles est toujours prêtes.) »
⇒ Le lyrisme devient la retranscription d'une enquête pour saisir
l’ ensemble des identités du moi. Enquête vaine.
Texte
4
Pour qu'il y ait poésie
autobiographique, il faut qu'il y ait 1 triple identité entre auteur/ narrateur
et personnage : pacte autobiographique et que cette triple identité soit
clairement exprimée et revendiquée par l'auteur.
Lorsque Victor Hugo écrit Les contemplations,
il annonce dans la préface du recueil que celui-ci aurait pu s'intituler « Les
Mémoires d'une âme » c'est dire à quel point la poésie lyrique de Victor Hugo
devient 1 genre voisin de l’ autobiographique. Si les poèmes "pauca mea »
sont empreint de vérité, on ne peut pas en dire autant de tous les poèmes du
recueil.
Il faut attendre le XXe siècle
et la poésie de William Cliff pour véritablement signer le pacte
autobiographique.
·
William Cliff reprend la forme du sonnet caractéristique du
lyrisme pour exprimer son enfance.
·
Volonté de montrer qu’il raconte la vérité
-
v. 1 « je suis née à Gembloux en 1940 » : lieu réel et
année de naissance
-
dans la profession de son père, sa mère au foyer, ses 8
frères et sœurs.
-
V. 14 rappelle l'Occupation allemande.
Cette poésie autobiographique a
été remise en cause parce qu'au départ, le considérer que la forme v.ifiée ne
correspondait pas à l'expression d'une vérité car le v. est 1 forme travailler
qui manque de naturel et d'authenticité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire