: « Elle mourut peu après le retour
d’Agosti » à « de parler d’elle à Joseph »
PBQ : Comment Duras présente-t-elle
cette mort ?
I
Tout d’abord comme une tragédie
A- En effet,
Suzanne et Joseph sont en proie à une
profonde douleur
Qui se manifeste par :
Ex
1 : Répétition + hyperbole l.3 :
« elle désira mourir » répété dans la phrase suivante accompagné de
l’adverbe « ardemment » qui souligne l’intensité de ce désir morbide et
de sa douleur. L’attachement à la mère est si fort qu’elle a le sentiment de ne
pas pourvoir lui survivre.
Ex
2 : CCT et Lieu
·
CCL
-
Suzanne : l.
2 « se blottit contre elle »
+ verbe « blottir » rappelle une attitude enfantine comme le
souligne à l.6-7 « intempérance désordonnée et tragique de
l’enfance » = chagrin (intempérance = manque de modération) qui ne peut se raisonner (= désordonnée de
l’enfance).
-
Joseph : l.25 « affalé sur le lit, sur le corps de la mère ». Ce rapprochement
physique traduit lui aussi un attachement fort à la mère. L’adjectif
« affalé » indique sa détresse : sans force.
·
CCT
-
S : l. 3
« pendant des heures ».
L’emploi de l’article indéfini
souligne la longueur du temps durant lequel elle reste prostrée. Est + duratif
que d’indiquer le nombre d’heures.
-
J : « elle
ne l’avait jamais vu pleurer depuis qu’il était tout petit » l. 25-27. Ces
Larmes qui sont exceptionnelles soulignent l’extrême souffrance de Joseph.
Ex
3 : Oxymore Joseph a une
attitude tragique comme Suzanne l.28 « tendresse terrifiante ». La tragédie
est censée inspirer la terreur. Cette expression évoque bien ce que ressent
Joseph : amour et terreur d’avoir perdu sa mère.
→S et J inspirent aussi la pitié du
lecteur, caractéristique du tragique.
B- Enfin, le portrait
de la mère symbolise son destin tragique
+ Inspire la terreur
Ex
1 : Répétition 3 x de l’adjectif
« fermé » l. 29- 31 x2. Les deux dernières occurrences de l’adjectif
insiste sur le « silence qui
donnait le vertige » l.32 = hyperbole
pour indiquer le silence profond de la mort. Symbolique aussi ici :
rappelle l’impossibilité de la mère de se faire entendre des autorités
coloniales cadastrales.
Ex
2 : l.30 « ombre
violette » autour des yeux = stigmates de la mort. La comparaison : « profonde comme de l’eau renvoie
symboliquement à la lutte de la mère contre l’eau du Pacifique.
Ex
3 : l.33, la position des mains
est traditionnelle du mort. Mais les caractérisations qui en sont faites
par « inutiles » l.34 « qui clamaient l’inanité ( = vanité) » et / « l’ardeur qu’elle avait mise à
vivre » créent une antithèse
rappelle symboliquement la vie de lutte acharnée menée grâce à ces mains qui
lui ont permis de faire des économies en jouant du piano, qui lui ont fait
réaliser les barrages, qui lui ont fait rédiger toutes ces lettres inutiles au
cadastre. Tout cela pour se retrouver face au néant de la mort ; elle
meurt sans rien posséder. Montre l’absurdité de sa vie.
L’adjectif
« affreusement » peut désigner
l’aspect physique des mains mortes mais aussi tte la tragédie de sa vie.
II
Ensuite comme une délivrance
A- Suzanne et
Joseph se sont libérés de leur mère
Suzanne par Jean Agosti, Joseph par cette femme qui
s’appelle Lina.
N.B : ds l’incipit, S, J et la mère
frment un trio inséparable. Ils sont désignés par « ils » ou
« eux trois ». Ce n’est plus la cas ici : ils sont différencié
par leur prénom.
Ex
1 : Agosti = Sujet et Suzanne = COD
l.8- 9-10 et 11-12 : «il l’avait
arraché de force au lit de la mère » l 8-9. « il l’avait portée
jusque dans le lit de Joseph » « il s’était couché près
d’elle ». Il l’avait tenue dans ses bras » : attitudes
maternantes qui montrent sa tendresse pour Suzanne. Agosti la force à sortir de sa torpeur morbide.
Il est symboliquement celui qui la sépare de la mère et qui veut prendre son
relai affectif.
Ex
2 : CCt « une dernière fois » l.6 fin de son attachement
fusionnel à la mère par la mort de la mère
Ex
3 : Pour Joseph aussi, Lina
semble prendre la place de la mère : «Il n’était pas seul. La femme le
suivait » l. 19. Elle n’est pas désignée par son prénom mais par un nom commun « la femme »
comme « la mère ». Crée un parallélisme entre les 2 personnages.
« La femme » remplace « la mère ». Le fait qu’il soit tour à tour sujet de ces
expressions montre leur forte union.
B-
Ils ne sont plus seuls
Ex
1 : Coordination + imparfait : l. 38-39 « Jean Agosti et la femme attendaient au
salon » Ont tous les 2 qq’un sur qui se reposer. Leur patience et leur présence
est signe de leur attachement.
Ex
2 : litote : Agosti
envisage de demander Suzanne en mariage comme le suggère les expressions
« ne la laisserait pas partir » l. 13 et l.46 « peut-être
attendait-il Joseph, de parler à Joseph ». Le récit de ses pensées
« il croyait qu’il s’était mis à l’aimer » l. 14-15 prouve son affection
sincère à Suzanne.
Ex
3 : Cette union se manifeste
aussi par le fait que Lina ressent et partage
la grande douleur de Joseph comme le montre ses larmes l.39 « la
femme avait pleuré et ses yeux étaient rouges ». Elle a bcp pleuré.
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