vendredi 15 juin 2018

L.A n° 4 : Excipit


: « Elle mourut peu après le retour d’Agosti » à « de parler d’elle à Joseph »


PBQ : Comment Duras présente-t-elle cette mort ?


I Tout d’abord comme une tragédie

A-     En effet, Suzanne et Joseph sont  en proie à une profonde douleur

Qui se manifeste par :
Ex 1 : Répétition + hyperbole l.3 : « elle désira mourir » répété dans la phrase suivante accompagné de l’adverbe « ardemment » qui souligne l’intensité de ce désir morbide et de sa douleur. L’attachement à la mère est si fort qu’elle a le sentiment de ne pas pourvoir lui survivre.

Ex 2 : CCT et Lieu
·         CCL
-          Suzanne : l. 2 « se blottit contre elle » + verbe  « blottir » rappelle une attitude enfantine comme le souligne à l.6-7 « intempérance désordonnée et tragique de l’enfance » = chagrin (intempérance = manque de modération)  qui ne peut se raisonner (= désordonnée de l’enfance).
-          Joseph :  l.25 « affalé sur le lit, sur le corps de la mère ». Ce rapprochement physique traduit lui aussi un attachement fort à la mère. L’adjectif « affalé » indique sa détresse : sans force.
·         CCT
-          S : l. 3 « pendant des heures ». L’emploi de l’article indéfini souligne la longueur du temps durant lequel elle reste prostrée. Est + duratif que d’indiquer le nombre d’heures.
-          J : « elle ne l’avait jamais vu pleurer depuis qu’il était tout petit » l. 25-27. Ces Larmes qui sont exceptionnelles soulignent l’extrême souffrance de Joseph.

Ex 3 : Oxymore Joseph a une attitude tragique comme Suzanne l.28 « tendresse terrifiante ». La tragédie est censée inspirer la terreur. Cette expression évoque bien ce que ressent Joseph : amour et terreur d’avoir perdu sa mère.

→S et J inspirent aussi la pitié du lecteur, caractéristique du tragique.


B-     Enfin, le portrait de la mère symbolise son destin tragique

+ Inspire la terreur  

Ex 1 : Répétition 3 x de l’adjectif « fermé » l. 29- 31 x2. Les deux dernières occurrences de l’adjectif insiste sur le « silence  qui donnait le vertige »  l.32 = hyperbole pour indiquer le silence profond de la mort. Symbolique aussi ici : rappelle l’impossibilité de la mère de se faire entendre des autorités coloniales cadastrales.

Ex 2 : l.30 « ombre violette » autour des yeux = stigmates de la mort. La comparaison : « profonde comme de l’eau renvoie symboliquement à la lutte de la mère contre l’eau du Pacifique.

Ex 3 : l.33, la position des mains est traditionnelle du mort. Mais les caractérisations qui en sont faites par  « inutiles » l.34 « qui clamaient l’inanité ( = vanité) » et /  «  l’ardeur qu’elle avait mise à vivre » créent une antithèse rappelle symboliquement la vie de lutte acharnée menée grâce à ces mains qui lui ont permis de faire des économies en jouant du piano, qui lui ont fait réaliser les barrages, qui lui ont fait rédiger toutes ces lettres inutiles au cadastre. Tout cela pour se retrouver face au néant de la mort ; elle meurt sans rien posséder. Montre l’absurdité de sa vie.
 L’adjectif « affreusement »  peut désigner l’aspect physique des mains mortes mais aussi tte la tragédie de sa vie.


II Ensuite comme une délivrance

A-     Suzanne et Joseph se sont libérés de leur mère

Suzanne par Jean Agosti, Joseph par cette femme qui s’appelle Lina.
N.B : ds l’incipit, S, J et la mère frment un trio inséparable. Ils sont désignés par « ils » ou « eux trois ». Ce n’est plus la cas ici : ils sont différencié par leur prénom.

Ex 1 : Agosti = Sujet et Suzanne = COD l.8- 9-10 et 11-12 : «il  l’avait arraché de force au lit de la mère » l 8-9. « il l’avait portée jusque dans le lit de Joseph » « il s’était couché près d’elle ». Il l’avait tenue dans ses bras » : attitudes maternantes qui montrent sa tendresse pour Suzanne.  Agosti la force à sortir de sa torpeur morbide. Il est symboliquement celui qui la sépare de la mère et qui veut prendre son relai affectif.  

Ex 2 :   CCt « une dernière fois » l.6 fin de son attachement fusionnel à la mère par la mort de la mère

Ex 3 : Pour Joseph aussi, Lina semble prendre la place de la mère : «Il n’était pas seul. La femme le suivait » l. 19. Elle n’est pas désignée par son prénom mais par un nom commun « la femme » comme « la mère ». Crée un parallélisme entre les 2 personnages. « La femme » remplace « la mère ».  Le fait qu’il soit tour à tour sujet de ces expressions montre leur forte union.

B-     Ils ne sont plus seuls

Ex 1 : Coordination  + imparfait : l. 38-39 « Jean Agosti et la femme attendaient au salon » Ont tous les 2 qq’un sur qui se reposer. Leur patience et leur présence est signe de leur attachement.

Ex 2 : litote : Agosti envisage de demander Suzanne en mariage comme le suggère les expressions « ne la laisserait pas partir » l. 13 et l.46 « peut-être attendait-il Joseph, de parler à Joseph ». Le récit de ses pensées « il croyait qu’il s’était mis à l’aimer » l. 14-15 prouve son affection sincère à Suzanne.

Ex 3 : Cette union se manifeste aussi par le fait que Lina ressent et partage  la grande douleur de Joseph comme le montre ses larmes l.39 « la femme avait pleuré et ses yeux étaient rouges ». Elle a bcp pleuré.


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