Fiche
Bilan : le Roi se meurt, pièce comique et tragique.
I Le
registre comique de la pièce.
A-
Comique de caractère = ridiculisation du roi.
Ex
1 : le gatisme du roi
- p. 57
Les comparaisons successives du roi avec un « écolier » qui
« voudrait redoubler » fait de lui un gâteux qui retombe dans
l’enfance.
- p. 107 à 110, le
gâtisme du roi est confirmé lorsque le garde fait l’inventaire de ses
mérites, le roi intervient de manière ponctuelle et montre qu’il a perdu
la mémoire : il a oublié ce qu’il a fait : p. 108, « les
tracteurs, tiens, j’avais oublié » / « j’ai fait tout
cela ! Est-ce vrai ? »
ex
2 : sa mégalomanie p. 107 à
110 , l’inventaire du garde est lui-même
comique parce que tout à fait invraisemblable. C’est trop pour un seul
homme ! derrière critique de la mégalomanie des monarques et
dictateurs : maladie mentale caractérisée par le désir effréné ou
l’illusion de surpasser ses capacités réelles (physiques, intellectuelles ou
sociales)/ ambition délirante, surestimation de soi.
B-
Comique de situation = crée un dialogue de sourds qui en soi est
comique.
Ex 1 :
entre Juliette et le Roi. p. 90-92 entre Juliette et le roi. Le roi
s’émerveille des mauvaises conditions de vie de Juliette et de ses souffrances.
«Juliette : je
frotte les parquets. Je balaye, je balaye, je balaye. Ça n’en finit pas »
Le
roi : « avec ravissement : ça n’en finit pas ». La
didascalie montre qu’il n’a pas compris la souffrance de Juliette.
« Juliette :je lave la vaisselle de
la veille. Des assiettes pleines de gras qui colle. Et puis, j’aila cuisine à
faire »
« Le
roi : quelle joie ! » et il conclue la liste de ses besognes
quotidiennes qu’elle déteste par « une féerie tout ça, une fête
continuelle » alors que c’est tout le contraire.
Ex
2 : p. 94-95, son dernier vœu avant de mourir est
« un pot au feu », plat populaire et non royal. Introduit le
burlesque.
C-
Comique de gestes
Ex 1 :
Répétition de gestes : les p. 84-86 reproduisent le jeu des p.
37-44 : le roi tombe et se relève
Ex
2 : p. 123, la « démarche somnambulique du
roi » est comique. Elle fait de lui quelqu’un qui ne se contrôle plus
vraiment, une marionnette, une mécanique.
D-
Comique de mots
Ex 1 :
jeux de mots
- p. 69
sur le mot état avec un E ou é : le roi dit « L’Etat c’est
moi » et Juliette reprend « Le malheureux ! Dans quel
état !
- p. 95 sur
l’expression « les carottes sont cuites » qui signifie que la
situation est perdue c’est-à-dire ici la mort du roi. Le roi l’emploie au
sens propre pour parler des carottes du pot au feu.
Ex
2 : Répétition de mots
p. 102 répétition des expressions « que tout
meure » / « que tout reste » par le roi et le garde. Crée une confusion
comique.
II Le
registre tragique dans la pièce
A- Dans la fatalité
et la lutte entre l’inévitable et le libre arbitre
Ex : compte à rebours de la mort
du Roi, présentée comme
« irréversible ».
p.37
« Tu vas mourir dans une heure et demie »
p. 50-51 Marguerite « tu vas mourir dans une heure 25
minutes » / renchérissement du médecin : « dans 1h24 minutes 41
secondes »
p. 56
« Il ne vous reste qu’un peu plus d’une heure, Sire »
p. 86
« Il nous reste 32 min. 30 secondes »
p. 126 « Il te reste ¼ d’heure »
Compte à rebours absolument terrible
qui montre que le roi n’a aucune échappatoire que « le programme sera
exécutée point par point » p.51
Ce compte à rebours qui coïncide avec
le temps de la représentation théâtrale aide la spectateur à se glisser dans le
spectacle, à s’identifier au roi et permet à Ionesco de mieux faire passer le
message de sa pièce : apprendre à mourir.
- Terreur
La terreur du roi touche le spectateur.
Le médecin emploie le mot terreur p. 96 : « il aura encore de
la terreur, de la terreur pure » confirmée par l’appel au secours du roi p.
58-60, le roi cherche l’aide de son peuple : « Au secours ! Votre
Roi va mourir. » / « Braves gens, je vais mourir[…] Peuple, je dois
mourir »
- Pitié
Manifestée / provoquée par la peur du Roi et les pleurs du roi et
des autres pers
Ex 1 : p. 62, sa réplique montre elle-même le lien entre les deux:
« j’ai froid, j’ai peur, je pleure ».
Ex 2 : p. 77, le roi dit de Marie et Juliette qui pleurent :
« Qu’on ne les empêche pas (…) d’avoir pitié du roi »
ÞCATHARSIS : en grec, signifie ²purgation²Effet du spectacle théâtral. La catharsis permet au
spectateur de se débarrasser des passions[1]
qu’il a éprouvées en s’identifiant au héros tragique. Ici la catharsis permet
de se débarrasser de notre peur et de notre angoisse de la mort.
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