samedi 23 juin 2018

Réponse à notre PBQ : réécriture / Salomé


Réponse à notre PBQ : Comment une réécriture enrichit-elle le  texte dont elle s’inspire?
GROUPEMENT DE TEXTES autour du mythe de Salomé

Les réécritures enrichissent le texte source de 2 manières :
1.       en précisant, en complétant l'image originelle.
2.       en proposant le contre-pied de cette image originelle.

1.       Une vision de plus en plus complète, développée.

Dans notre groupement de textes, l’image de  Salomé s’étoffe au fil des siècles

Ø  la Salomé des Évangiles est une FIGURE FANTOMATIQUE qui n'a pas de prénom. Elle n'est désignée que par le pronom personnel « elle » ou la périphrase « la fille d'Hérodias ». Elle n'est pas décrite physiquement, sa danse non plus. Elle n'a aucune épaisseur psychologique. Elle n’est que le bras vengeur de sa mère. Elle n'a aucun pouvoir de décision.

Ø  Au XVIE SIECLE, ELLE SE DOTE D'UN PHYSIQUE ET D'UNE PSYCHOLOGIE. Lorsque Cranach la représente  elle devient une femme perfide et sadique  qui se repaît de son crime. Ce plaisir la rend coupable, lui donne une part de responsabilité dans le meurtre. Sa mère d'ailleurs n'apparaît pas. Son physique est conforme aux canons de beauté de l'époque : c'est une beauté de la Renaissance (blond vénitien, peau pâle, large front, formes arrondies). La richesse de son vêtement renforce cette beauté. Avec Cranach,  on s'approche de la vision de Salomé que donneront les auteurs du XIXe siècle : une femme belle.


Ø  Les auteurs du XIXe siècle enrichissent l'aspect physique et psychologique de la Salomé de Cranach. En effet ,ils vont amplifier la beauté de Salomé et lui donner en outre un côté sensuel. Passionné par l'Orient et tout ce qui s'y rapporte, ils vont décrire longuement la danse de Salomé et insister ainsi sur son côté SENSUEL. Salomé devient une FEMME FASCINANTE QUI ENVOUTE LES HOMMES. ELLE PREND MEME UN COTE SURNATUREL.

Ø  Apollinaire et Wilde vous mettre de côté l'aspect physique de Salomé. Sans doute parce que de nombreux auteurs l'ont déjà largement exploité. Par contre ils vont enrichir le côté psychologique. Elle n'est donc plus un être surnaturel mais au contraire elle acquiert une EPAISSEUR HUMAINE. Elle est une jeune femme complexe qui éprouve tout à la fois amour, désir de vengeance, et remords. Amoureuse de Jean-Baptiste, elle ne peut supporter  son indifférence  à son égard. Elle réclame et obtient sa tête. Chez Apollinaire le remords de son crime la fera sombrer dans la folie. Chez Wilde,  son crime lui permettra d'assouvir son désir : elle embrassera les lèvres de la tête décapitée de Jean-Baptiste et deviendra ainsi monstre qu’Hérode fera tuer.

2.       Une vision en contrepoint
Chez Laforgues,  on assiste à une démythification de Salomé. On a un renversement de l'image traditionnellement accordée à Salomé : la beauté sensuelle et séduisante devient UNE ADOLESCENTE AU PHYSIQUE INGRAT ET MALADROITE, empêtrée dans ses voiles.  La Salomé de Laforgue arbore une  « roue de paon nain » car elle est que la réplique, la pâle copie de la Salomé originale et de celles qu'a décrites Flaubert, être écrasant de Laforgue.


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