Réponse à notre PBQ : Comment
une réécriture enrichit-elle le texte
dont elle s’inspire?
GROUPEMENT
DE TEXTES autour du mythe de Salomé
Les réécritures enrichissent le
texte source de 2 manières :
1.
en précisant, en complétant l'image originelle.
2.
en proposant le contre-pied de cette image originelle.
1. Une vision de plus en plus complète, développée.
Dans notre groupement de textes,
l’image de Salomé s’étoffe au fil des
siècles
Ø
la Salomé des Évangiles est une FIGURE FANTOMATIQUE qui n'a pas de prénom. Elle n'est désignée que
par le pronom personnel « elle » ou la périphrase « la fille d'Hérodias ». Elle
n'est pas décrite physiquement, sa danse non plus. Elle n'a aucune épaisseur
psychologique. Elle n’est que le bras vengeur de sa mère. Elle n'a aucun
pouvoir de décision.
Ø
Au XVIE SIECLE, ELLE SE
DOTE D'UN PHYSIQUE ET D'UNE PSYCHOLOGIE. Lorsque Cranach la représente elle devient une femme perfide et
sadique qui se repaît de son crime. Ce
plaisir la rend coupable, lui donne une part de responsabilité dans le meurtre.
Sa mère d'ailleurs n'apparaît pas. Son physique est conforme aux canons de
beauté de l'époque : c'est une beauté de la Renaissance (blond vénitien, peau
pâle, large front, formes arrondies). La richesse de son vêtement renforce
cette beauté. Avec Cranach, on
s'approche de la vision de Salomé que donneront les auteurs du XIXe siècle :
une femme belle.
Ø
Les auteurs du XIXe siècle enrichissent l'aspect physique et
psychologique de la Salomé de Cranach. En effet ,ils vont amplifier la beauté
de Salomé et lui donner en outre un côté sensuel. Passionné par l'Orient et
tout ce qui s'y rapporte, ils vont décrire longuement la danse de Salomé et
insister ainsi sur son côté SENSUEL.
Salomé devient une FEMME FASCINANTE QUI
ENVOUTE LES HOMMES. ELLE PREND MEME UN COTE SURNATUREL.
Ø
Apollinaire et Wilde vous mettre de côté l'aspect physique de
Salomé. Sans doute parce que de nombreux auteurs l'ont déjà largement exploité.
Par contre ils vont enrichir le côté psychologique. Elle n'est donc plus un
être surnaturel mais au contraire elle acquiert une EPAISSEUR HUMAINE. Elle est une jeune femme complexe qui éprouve
tout à la fois amour, désir de vengeance, et remords. Amoureuse de
Jean-Baptiste, elle ne peut supporter son
indifférence à son égard. Elle réclame
et obtient sa tête. Chez Apollinaire le remords de son crime la fera sombrer
dans la folie. Chez Wilde, son crime lui
permettra d'assouvir son désir : elle embrassera les lèvres de la tête
décapitée de Jean-Baptiste et deviendra ainsi monstre qu’Hérode fera tuer.
2.
Une
vision en contrepoint
Chez Laforgues, on assiste à une
démythification de Salomé. On a un renversement de l'image traditionnellement
accordée à Salomé : la beauté sensuelle et séduisante devient UNE ADOLESCENTE AU PHYSIQUE INGRAT ET
MALADROITE, empêtrée dans ses voiles.
La Salomé de Laforgue arbore une
« roue de paon nain » car elle est que la réplique, la pâle copie de la
Salomé originale et de celles qu'a décrites Flaubert, être écrasant de
Laforgue.
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