mercredi 20 juin 2018

Émission de radio : les femmes dans la littérature


Émission de radio : les femmes dans la littérature

Manifestation féminine du 31/ 3/ 15 You Tube

De 0’ à 0’5 Bonjour et bienvenue sur info RC. De 0’5 à 0’18

Nous nous retrouvons pour l'émission « Quelques minutes de littérature ». De 0’18 à 0’30 Nous allons aujourd'hui parler du droit des femmes et plus précisément de la manière dont les auteurs français ont lutté pour le droit des femmes.

En France on recense actuellement environ trente-quatre millions de femmes sur un total de soixante-sept millions d'habitants. Les femmes représentent donc plus de la moitié de la population française et cela ne date pas d'hier. Pourtant, elles  ont longtemps été jugées comme inférieures aux hommes et des inégalités persistent encore de nos jours.

C'est pourquoi des écrivains se sont battus pour faire reconnaître et appliquer le droit des femmes Beaucoup ont pris la plume pour participer au combat.

 Nous allons donc découvrir aujourd'hui comment les auteurs se sont engagés pour défendre les femmes.

Dès le dix-huitième siècle des auteurs ont voulu faire réagir l'opinion publique et inciter les femmes à se révolter. Ces auteurs ont dit « non » à l'esclavage des femmes et à leur exclusion de la vie civile et citoyenne. L’hymne des femmes (levons-vous femmes esclaves ) 1’02 à 1’58, You tube

Laclos ouvre la marche en 1783 en répondant à la question suivante, proposé lors d'un concours réservé aux hommes : « Quels seraient les meilleurs moyens de perfectionner l'éducation des femmes ? » Chose étrange,  les femmes,  premières concernées n'ont pas voix au chapitre. On comprend pourquoi Laclos, dans sa réponse, exhorte les femmes à se rebeller, à se révolter, à s'insurger contre la situation et contre leur état d'esclaves. Oui, il leur montre qu'elles sont esclaves des hommes et à quel point cela est révoltant : « nées compagnes de l’homme, vous êtes devenues son esclave » s'indigne –t-il. «Partout où il y a esclavage, il ne peut y avoir éducation » conclut-il. Ce terme fort d’ « esclavage » renvoie à la traite des Noirs et au commerce triangulaire qui se déroulait à cette époque. Par cette référence, l’auteur veut sans doute faire réagir ses contemporains, les convaincre que la cause des femmes est un combat aussi essentiel et noble que la lutte contre l'esclavage. Aretha Franklin Respect 0’18 à 0’34

Ce combat, d'autres hommes l'ont mené, tels que Condorcet dans son essai du 3 juillet 1790 intitulé  Sur l’admission des femmes au droit de cité.
Pour lui, la femme a longtemps été traitée comme inférieure à l'homme, n'ayant pas les mêmes droits que lui, tel que le droit de vote. Elles ont souvent été oubliées dans l'Histoire. Mais Condorcet a décidé de changer les choses. Selon lui,  les femmes ont pris l'habitude de ne pas avoir de droit. Cette idée est entrée dans leurs mœurs si bien que cela leur paraît normal d'être privées de leurs droits. Il nous rappelle que les femmes ont les mêmes droits naturels que les hommes. Et que pour les en priver,  il faudrait prouver qu’elles ne sont pas capables de les exercer. Or, les femmes comme les hommes, « sont des êtres sensibles, susceptibles d'acquérir des idées morales, et de raisonner sur ses idées ». Donc elles sont tout aussi capables que les hommes. Condorcet conclut en disant que peu importe la religion, la couleur ou le sexe d'une personne. Pour lui « ou aucun individu de l'espèce humaine n'a de véritable droit, au tous ont  les mêmes. » Condorcet plaide ici pour une belle égalité homme femme. Jean Ferrat La femme est l’avenir de l’homme 1’06 à 2’03

« Comment les femmes aurait-elle jamais eu du génie alors que toute possibilité d'accomplir une œuvre géniale – ou même une œuvre tout court – leur était refusé ? » Dans le Deuxième sexe paru en 1949, avec cette question rhétorique, Simone de Beauvoir montre son indignation et veut  faire réagir l'opinion publique. Quelques années plus tard, dans l'émission télévisée « Le questionnaire », elle précise son propos en expliquant qu'au Moyen Âge, les femmes pratiquaient la médecine. Elles possédaient de grandes compétences médicales. Mais les hommes, jaloux, ont exigé que les médecins obtiennent un  diplôme. Or les écoles  délivrant ce diplôme étaient fermées aux femmes.  Simone de Beauvoir souligne ainsi les incohérences et les injustices dont ont été victimes les femmes. On les a laissés dans l'ignorance pour mieux les soumettre.
Jefferson au dix-huitième siècle, face au mépris de l'Europe qui reproche aux Américains de ne pas avoir de grands artistes ni de grands auteurs déclare : « Laissez-nous exister avant de nous demander de justifier notre existence ».  Simone de Beauvoir reprend cette citation dans Le Deuxième sexe et la transpose à la condition féminine. Il faut laisser la femme exprimer son génie pour qu'elle puisse en faire la preuve. Beyoncé, Won the World 0’50 à 1’04
« Jusqu'où faut-il aller pour mériter un nom dans l'Histoire de son pays quand on est né femme ? Pour entrer au Panthéon ? Pour incarner le progrès des idées, le talent, et mériter la reconnaissance de ses compatriotes ou de la postérité ? » C'est par cette série de questions rhétoriques indignées que Benoîte Groult  ouvre son livre Ainsi soit Olympe de Gouges. En 1791, Olympe de Gouges fut la première à formuler une Déclaration des droits de la femme, la première à revendiquer et affirmer le principe de l’égalité entre les deux sexes. Elle est considérée comme la première féministe.
Benoîte Groult rappelle les propos misogynes et sexistes contre lesquels les femmes ont, de tout temps, dû lutter. Tels ceux de  Pythagore qui au V siècle avant J.-C. déclare : « Il y a un principe bon qui a créé l'ordre, la lumière et l'homme. Et un principe mauvais qui a créé le chaos, les ténèbres, et la femme ». Face à une telle diabolisation  on comprend que, tout au long de l'histoire,  la femme ait  été rejetée, rabaissée, que ses droits aient été bafoués.
L'émancipation légitime réclamée par Olympe de Gouges a vite été bâillonnée par les révolutionnaires et la guillotine. En faisant tomber sa tête, ils ont aussi fait tomber toutes ses idées, balayé ses écrits et anéanti son combat féministe. Et c’est ainsi qu’en France aucune femme n’a jamais accédé au trône comme en Suède, en Russie ou en Angleterre ni à aucune fonction politique élevée.
Mais heureusement, d’autres  femmes restées anonymes ou pas ont repris le flambeau  d’Olympe de Gouges pour réduire les injustices. L’auteure Virginia Woolf par exemple   a été « une des premières femmes à analyser l'opposition systématique des hommes à toute émancipation féminine. »

Wonder Woman theme 0’ à 0’31

De Laclos à Benoîte Groult, du XVIIIème  siècle à nos jours, des auteurs français se sont battus pour défendre le droit des femmes. Tous ont montré à quel point ce combat est essentiel et légitime. Il est évident que des progrès majeurs ont été réalisés : en 1907,  les femmes ont eu le droit de toucher leur salaire ; en 1944,  elles obtiennent le droit de vote. En 1975,  la loi Veil leur donne le droit à l'interruption volontaire de grossesse. Cependant récemment, certains ont essayé de remettre en cause ce droit à l'IVG. Le combat n'est donc pas encore gagné. Il faut être vigilant et le poursuivre comme le font les FEMENS. Ce groupe féministe est né en Ukraine en 2008. Il répond à la volonté de dignité des ukrainiennes dont les droits sont souvent bafoués. Dans ce pays très pauvre, les femmes sont très défavorisées. Elles ont du mal à trouver un  emploi et sont poussées à être mère au foyer. Beaucoup se prostituent pour survivre. Si les Femens  manifestent seins nus, c'est pour montrer que oui elles sont pauvres, oui elles sont vulnérables, mais elles sont propriétaires de leur corps.
Les Femens nous montrent qu'être femme est un combat de tous les jours. Car le dit Simone de Beauvoir « on ne naît pas femme, on le devient. » Le questionnaire émission avec S de Beauvoir de 2’01 à 2’50

Barbara Pravi, Kids entier ou jusqu’à 1’13



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