Émission de radio : les femmes dans la
littérature
Manifestation
féminine du 31/ 3/ 15 You Tube
De 0’ à 0’5 Bonjour et bienvenue sur info RC. De 0’5 à 0’18
Nous nous
retrouvons pour l'émission « Quelques minutes de littérature ». De 0’18 à 0’30 Nous allons aujourd'hui
parler du droit des femmes et plus précisément de la manière dont les auteurs
français ont lutté pour le droit des femmes.
En France on
recense actuellement environ trente-quatre millions de femmes sur un total de
soixante-sept millions d'habitants. Les femmes représentent donc plus de la
moitié de la population française et cela ne date pas d'hier. Pourtant, elles ont longtemps été jugées comme inférieures aux
hommes et des inégalités persistent encore de nos jours.
C'est pourquoi
des écrivains se sont battus pour faire reconnaître et appliquer le droit des
femmes Beaucoup ont pris la plume pour participer au combat.
Nous allons donc découvrir aujourd'hui comment
les auteurs se sont engagés pour défendre les femmes.
Dès le
dix-huitième siècle des auteurs ont voulu faire réagir l'opinion publique et
inciter les femmes à se révolter. Ces auteurs ont dit « non » à
l'esclavage des femmes et à leur exclusion de la vie civile et citoyenne. L’hymne des femmes (levons-vous femmes
esclaves ) 1’02 à 1’58, You tube
Laclos ouvre la
marche en 1783 en répondant à la question suivante, proposé lors d'un concours
réservé aux hommes : « Quels seraient les meilleurs moyens de perfectionner
l'éducation des femmes ? » Chose étrange, les femmes, premières concernées n'ont pas voix au
chapitre. On comprend pourquoi Laclos, dans sa réponse, exhorte les femmes à se
rebeller, à se révolter, à s'insurger contre la situation et contre leur état
d'esclaves. Oui, il leur montre qu'elles sont esclaves des hommes et à quel
point cela est révoltant : « nées compagnes de l’homme, vous êtes devenues son
esclave » s'indigne –t-il. «Partout où il y a esclavage, il ne peut y avoir
éducation » conclut-il. Ce terme fort d’ « esclavage » renvoie à
la traite des Noirs et au commerce triangulaire qui se déroulait à cette
époque. Par cette référence, l’auteur veut sans doute faire réagir ses
contemporains, les convaincre que la cause des femmes est un combat aussi
essentiel et noble que la lutte contre l'esclavage. Aretha Franklin Respect 0’18 à 0’34
Ce combat,
d'autres hommes l'ont mené, tels que Condorcet dans son essai du 3 juillet 1790
intitulé Sur l’admission des femmes
au droit de cité.
Pour lui, la
femme a longtemps été traitée comme inférieure à l'homme, n'ayant pas les mêmes
droits que lui, tel que le droit de vote. Elles ont souvent été oubliées dans
l'Histoire. Mais Condorcet a décidé de changer les choses. Selon lui, les femmes ont pris l'habitude de ne pas avoir
de droit. Cette idée est entrée dans leurs mœurs si bien que cela leur paraît
normal d'être privées de leurs droits. Il nous rappelle que les femmes ont les
mêmes droits naturels que les hommes. Et que pour les en priver, il faudrait prouver qu’elles ne sont pas
capables de les exercer. Or, les femmes comme les hommes, « sont des êtres
sensibles, susceptibles d'acquérir des idées morales, et de raisonner sur ses
idées ». Donc elles sont tout aussi capables que les hommes. Condorcet conclut
en disant que peu importe la religion, la couleur ou le sexe d'une personne.
Pour lui « ou aucun individu de l'espèce humaine n'a de véritable droit, au tous
ont les mêmes. » Condorcet plaide
ici pour une belle égalité homme femme. Jean
Ferrat La femme est l’avenir de l’homme 1’06 à 2’03
« Comment les
femmes aurait-elle jamais eu du génie alors que toute possibilité d'accomplir
une œuvre géniale – ou même une œuvre tout court – leur était refusé ? » Dans
le Deuxième sexe paru en 1949, avec cette question rhétorique, Simone de Beauvoir
montre son indignation et veut faire
réagir l'opinion publique. Quelques années plus tard, dans l'émission télévisée
« Le questionnaire », elle précise son propos en expliquant qu'au Moyen Âge,
les femmes pratiquaient la médecine. Elles possédaient de grandes compétences médicales.
Mais les hommes, jaloux, ont exigé que les médecins obtiennent un diplôme. Or les écoles délivrant ce diplôme étaient fermées aux
femmes. Simone de Beauvoir souligne
ainsi les incohérences et les injustices dont ont été victimes les femmes. On
les a laissés dans l'ignorance pour mieux les soumettre.
Jefferson au
dix-huitième siècle, face au mépris de l'Europe qui reproche aux Américains de
ne pas avoir de grands artistes ni de grands auteurs déclare : « Laissez-nous
exister avant de nous demander de justifier notre existence ». Simone de Beauvoir reprend cette citation dans
Le Deuxième sexe et la transpose à la
condition féminine. Il faut laisser la femme exprimer son génie pour qu'elle
puisse en faire la preuve. Beyoncé, Won
the World 0’50 à 1’04
« Jusqu'où
faut-il aller pour mériter un nom dans l'Histoire de son pays quand on est né femme
? Pour entrer au Panthéon ? Pour incarner le progrès des idées, le talent, et
mériter la reconnaissance de ses compatriotes ou de la postérité ? » C'est
par cette série de questions rhétoriques indignées que Benoîte Groult ouvre son livre Ainsi soit Olympe de Gouges. En 1791, Olympe de Gouges fut la
première à formuler une Déclaration des droits de la femme, la première à revendiquer
et affirmer le principe de l’égalité entre les deux sexes. Elle est considérée
comme la première féministe.
Benoîte Groult
rappelle les propos misogynes et sexistes contre lesquels les femmes ont, de
tout temps, dû lutter. Tels ceux de Pythagore qui au V siècle avant J.-C. déclare
: « Il y a un principe bon qui a créé l'ordre, la lumière et l'homme. Et un
principe mauvais qui a créé le chaos, les ténèbres, et la femme ». Face à une
telle diabolisation on comprend que,
tout au long de l'histoire, la femme ait
été rejetée, rabaissée, que ses droits
aient été bafoués.
L'émancipation
légitime réclamée par Olympe de Gouges a vite été bâillonnée par les
révolutionnaires et la guillotine. En faisant tomber sa tête, ils ont aussi fait
tomber toutes ses idées, balayé ses écrits et anéanti son combat féministe. Et
c’est ainsi qu’en France aucune femme n’a jamais accédé au trône comme en
Suède, en Russie ou en Angleterre ni à aucune fonction politique élevée.
Mais
heureusement, d’autres femmes restées anonymes
ou pas ont repris le flambeau d’Olympe
de Gouges pour réduire les injustices. L’auteure Virginia Woolf par exemple a été «
une des premières femmes à analyser l'opposition systématique des hommes à
toute émancipation féminine. »
Wonder Woman theme 0’ à 0’31
De Laclos à Benoîte
Groult, du XVIIIème siècle à nos jours,
des auteurs français se sont battus pour défendre le droit des femmes. Tous ont
montré à quel point ce combat est essentiel et légitime. Il est évident que des
progrès majeurs ont été réalisés : en 1907, les femmes ont eu le droit de toucher leur
salaire ; en 1944, elles obtiennent
le droit de vote. En 1975, la loi Veil
leur donne le droit à l'interruption volontaire de grossesse. Cependant
récemment, certains ont essayé de remettre en cause ce droit à l'IVG. Le combat
n'est donc pas encore gagné. Il faut être vigilant et le poursuivre comme le
font les FEMENS. Ce groupe féministe est né en Ukraine en 2008. Il répond à la
volonté de dignité des ukrainiennes dont les droits sont souvent bafoués. Dans
ce pays très pauvre, les femmes sont très défavorisées. Elles ont du mal à trouver
un emploi et sont poussées à être mère
au foyer. Beaucoup se prostituent pour survivre. Si les Femens manifestent seins nus, c'est pour montrer que
oui elles sont pauvres, oui elles sont vulnérables, mais elles sont
propriétaires de leur corps.
Les Femens nous
montrent qu'être femme est un combat de tous les jours. Car le dit Simone de
Beauvoir « on ne naît pas femme, on le devient. » Le questionnaire émission avec S de Beauvoir de 2’01 à 2’50
Barbara Pravi, Kids entier ou jusqu’à 1’13
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