L.A
1 « Clair de lune »
Etape 1 de l’introduction pour
toutes nos L. A de Fêtes galantes : présentation
Verlaine et recueil
Ce poème est
(un poème / le poème inaugural) des Fêtes
galantes, un recueil de Paul Verlaine publié en 1869. C'est le deuxième
recueil du poète après les poèmes
Saturniens qui datent de 1866. Fêtes
Galantes est un recueil court composé de 22 poèmes dans des formes
métriques très différentes. Verlaine s'est inspiré dans ce recueil des plaisirs
passés du monde de Louis 15 (1710- 1774, père de Louis XVI) et plus précisément
du peintre Watteau (1684- 1721), qui
inaugura en peinture un genre nouveau : La fête galante. Watteau, dans ses
tableaux, comme Verlaine dans ses poèmes, nous présente une campagne idéalisée dans laquelle des personnages raffinés issus de la haute
société ou de la commedia dell'arte italienne
se livrent à la séduction et au badinage amoureux. On retrouve, chez les deux
artistes, un mélange de de gaité et de mélancolie, d'insouciance et de mystère,
de rêveries et de déceptions.
Etape 2 Résumé de l’extrait
Dans ce poème
Verlaine nous présente justement la réunion de personnes raffinées dans un parc
au clair de lune. Ces personnes se sont déguisées, elles dansent, chantent mais
ne semblent pas pleinement heureuses. Ce poème ressemble à une fête galante.
D’ailleurs Verlaine lui avait au départ donnée le titre de « Fête
galante », qu’il a finalement gardé pour le recueil entier.
Etape 3 Lecture
Etape 4 Annonce de la pbq
Il est alors intéressant de se demander ce qui
fait de ce poème une fête galante ?
Etape 5 : annonce des thèses/ du plan
A première
lecture, on a l’impression d’assister à une joyeuse fête mondaine. Mais, en
lisant bien, on s’aperçoit que la gaité n’est qu’apparente.
Qu’est-ce ce qui fait de ce poème une fête galante /
un tableau galant ?
Quels sentiments évoque ce poème ?
I
Tout d’abord, on a l’impression d’une fête mondaine / ce poème exprime une
certaine gaité
A- En effet, ce
poème met en scène des individus raffinés et aisés. / propose un décor de fête
galante
Ex
1 : Métaphore V1 : « votre âme est un paysage choisi » =
raffiné. Crée une analogie entre le paysage et l’âme de qq un.
→ Une personne raffinée donc dont on ne connaît pas l’identité. Est-ce une femme ? Est-ce
Watteau ? Cet adjectif rappelle l’ambiance des fêtes galantes, qui
réunissent une société riche et raffinée.
→ Fusion de la pers avec le paysage
suggérée par la métaphore nous fait pencher pour Watteau dont les peintures des
fêtes galantes sont le reflet de l’âme.
Ex
2 : mots renvoyant au décor confirment le raffinement d’une fête
galante : clair de lune, oiseaux, v. 11-12 jets d’eau
« sveltes » = élancés et élégants et « marbres » (
synecdoques) matériau précieux réservé
aux fontaines et aux statues. → rappelle les parcs où les nobles et riches
bourgeois aiment se réunir pour deviser gaiment
Ex
3 : v. 6 vocabulaire mélioratif pour désigner l’existence qui ne semble
leur apporter que des satisfactions : Vie facile des gens aisés pour qui les
amours sont heureuses et triomphantes, la vie semble les combler de bonheur. Du
coup, chantent v.5
→ Tableau apparemment épicurien de
personnes qui savent profiter des plaisirs de la vie
B- En fait, ils
font un bal masqué / en outre les personnages semblent s’amuser
Ex
1 : les personnages se sont
amusés à se déguiser en comédiens italiens
V2 « masques et bergamasques »
= synecdoques pour désigner les
acteurs et danseurs.
Bergamasques : airs musicaux de la
région de Bergame en Italie, région d’où provient Arlequin.
Le jeu de reprise de masques et bergamasques
avec son effet de rimes intérieures
suggèrent bien le rythme de la danse.
v.4 : fantasques :
fantaisistes
Ex2 : v. 3 luth : instrument de musique qui accompagne souvent les sérénades
amoureuses.
Le
rythme du vers 3 avec ses 3 coupes et
la répétition de la conjonction de coordination « et » miment le
rythme de la danse, avec ses arrêts et ses reprises.
Idem pour l’anadiplose (répétition au début du vers du mot qui ferme le vers
précédent) v. 8-9 et 11-12
→donne une musicalité au texte, musique
de cette fête.
II
Mais, cette gaité n’est qu’une apparence / d’autre part, ce poème exprime une
certaine mélancolie
A- Tout
d’abord, les personnages sont mélancoliques / D’une part à travers les
personnages
Ex1 : « tristes » v.4 est un rejet qui met en évidence l'adjectif en
le plaçant au début du vers et en créant un effet d'attente après l'adverbe «
quasi ». Ainsi placé, cet adjectif semble être le plus important du quatrain.
Il imprègne le texte d'une tonalité mélancolique
.
Ex 2: Modalisateur v. 7
« ils n’ont pas l’air de croire
à leur bonheur » opposition entre l’impression qu’ils veulent donner et la
réalité. Non seulement ils ne font pas illusion aux autres, mais ils ne se
trompent pas eux-mêmes non plus.
Ex
3: Nbses références au passé
ils semblent nostalgiques du passé. Verlaine écrit
ce poème au XIXe siècle. Il y fait clairement référence aux fêtes galantes de
Watteau, qui datent XVIIIe siècle. On a l'impression que les personnages de ce
poème jouent à retourner au XVIIIe siècle, joue à revivre une fête galante.
Cela se marque dans le poème par l’utilisation du tour vieilli
v.2 : « vont charmant »
qui donne un caractère dépassé à ces fêtes→ ne sont plus dans leur époque →regret
de ces fêtes d’autrefois
v. 3 : « luth » =
instrument plus bien en vogue au XIXème
ex4 : « mode mineur » en musique est
réservé à l’expression des confidences plaintives + rime avec « bonheur » comme si, pour le poète, le
bonheur était empreint d’une certaine tristesse, bonheur mélancolique.
B- D’autre
part, cette mélancolie se propage au paysage/ d’autre part à travers le paysage
Ex1 : Titre
« clair de lune » + anadiplose
v. 8 et 9 : Met l’accent sur ce moment, le soir, la nuit, moment propice à la mélancolie et à la rêverie
Ex2 :
effet antithétique Le v. 9 amène une
précision : « triste et beau ». Adjectifs épithètes de « clair de lune ». Donc lui donne
la caractéristique. Cette alliance de mots considérés comme contradictoire
montre la complexité de la notion de beauté chez Verlaine, qui semble liée à la
mélancolie. Rappelle l’ambiance du Pèlerinage... Personnification. Clair de
lune triste et qui rend triste ? Du coup, le paysage entier semble tout
entier gagné par la tristesse.
Ex
3: v. 9- 10 personnification du paysage : clair de lune, oiseaux,
jets d’eaux. Ces personnifications expliquent que les sentiments des personnages se répercutent sur eux.
-
Ici le verbe « rêver » prend une connotation
triste.
-
Le verbe « sangloter » signale une
manifestation de tristesse. Avec « extase », il crée un oxymore. Cet oxymore montre que pour Verlaine la
beauté et la tristesse ne sont pas antinomiques mais qu'au contraire, elles
vont de pair. Pour le poète, ce qui est triste et beau.
-
« Sangloter d'extase les jets d'eau » peut être aussi
considérés comme une hypallage (glissement des émotions d’une personne sur la
chose). L’eau qui jaillit des jets d'eau
devient les larmes des protagonistes.
→Le paysage semble doté d’une âme par le
poète. C’est un paysage – âme.
→On remarque le cycle du poème : on
part d’une âme – paysage et on termine par un paysage – âme. Fusion entre les
2. Parce que c’est l’âme mélancolique de la personne à qui s’adresse Verlaine
qui déteint sur le paysage tout entier, qui donne le ton de la description du poème.
Ouverture de la conclusion
Conclusion
Etape 1 : Bilan : reprendre la
problématique sous forme déclarative et les thèses
Ce
poème est bien une fête galante car à la gaîté d’une fête mondaine se mêle la
mélancolie.
Etape 2 : ouverture
Ce poème inaugural donne indiscutablement le ton des Fêtes galantes : un bonheur en demi-teinte où la mélancolie affleure. Sur le « mode mineur », c'est-à-dire dans un murmure, un souffle, un soupir, surgissent des dissonances et des sanglots. Dans « clair de lune », ces sanglots sont encore atténués et masqués par la fête. Mais dans le dernier recueil du poème « colloque sentimental », les déguisements fantasques laissent place à des « spectres » qui s'évanouissent dans la nuit et l'abandon d'un « vieux parc solitaire et glacé ». Le lecteur touche alors du doigt le pessimisme profond de Verlaine qui dès son premier recueil des Poèmes Saturniens se place sous l'influence maligne de la planète Saturne qui réserve au poète « bonne part de malheur ».
Ce poème inaugural donne indiscutablement le ton des Fêtes galantes : un bonheur en demi-teinte où la mélancolie affleure. Sur le « mode mineur », c'est-à-dire dans un murmure, un souffle, un soupir, surgissent des dissonances et des sanglots. Dans « clair de lune », ces sanglots sont encore atténués et masqués par la fête. Mais dans le dernier recueil du poème « colloque sentimental », les déguisements fantasques laissent place à des « spectres » qui s'évanouissent dans la nuit et l'abandon d'un « vieux parc solitaire et glacé ». Le lecteur touche alors du doigt le pessimisme profond de Verlaine qui dès son premier recueil des Poèmes Saturniens se place sous l'influence maligne de la planète Saturne qui réserve au poète « bonne part de malheur ».
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