dimanche 1 juillet 2018

Lecture cursive : Pantagruel


Lecture cursive : Pantagruel

1.      Pantagruel est le fils de Gargantua. Pourtant, Rabelais a d'abord écrit les aventures du fils en 1532
avant d'écrire les aventures du père en 1535. La chronologie de publication et donc inverse à la généalogie des géants.
→ = fantaisie d'écriture de Rabalais, qui prend à rebours la tradition romanesque décrire d'abord les aventures du père puis celle du fils. = preuve que l'ensemble de son œuvre va être en rupture avec les idées et pratiques de son époque.

2.      POINTS COMMUNS DES 2 ŒUVRES
·         Structure semblable avec
1.      La généalogie
2.      L’enfance et l'éducation
3.      La guerre pour illustrer la sagesse et la vaillance du héros
4.      L’utopie

·         Le choix des noms des héros est en rapport avec les thèmes du gigantisme et de la boisson
-          « Gargantua » vient de « que grand tu as » : c'est ce que Grandgousier dit à son fils parce qu'il ne cesse de demander à boire.
-          Pantagruel est un mélange de « tout » et de « boisson », un mot grec et mot arabe, qui signifie « tout assoiffé » faisant référence à la sécheresse des temps de la naissance du géant mais aussi à la soif insatiable de connaissances du XVIe siècle.


3.      LES DIFFERENCES :
Gargantua présente des idées plus approfondies que Pantagruel. Pantagruel est plus axé sur le burlesque et le gigantisme.

Ex 1 : l'éducation de Gargantua s'étale sur plusieurs chapitres : d'abord avec la mauvaise éducation puis avec la bonne. Dans Pantagruel c'est beaucoup plus rapide : un seul chapitre lui est consacré durant lequel Pantagruel fait le tour des universités pour y découvrir les nombreuses expériences. L'éducation n'apparaît véritablement que dans la lettre de Gargantua à son fils.

Ex 2 : Dans Gargantua, la guerre picrocholine donne lieu à une vraie réflexion sur la vie et à une leçon de morale adressée aux mauvais souverains, aux mauvais conseillers, et aux rois belliqueux.
Dans Pantagruel, la guerre contre les Dipsodes est plus consacrée à la à l'action. Les caractéristiques morales des ennemis sont peu développées. Loup-garou n'est que le stéréotype du mauvais géant. Il y a beaucoup plus de burlesque que dans Gargantua. Il n'y a pas de réflexion ni de morale.

Ex 3 : Même si Panurge peut apparaître comme le double de Frère Jean car
-          Comme lui, il reçoit un cadeau pour son aide : il s'agit d'un château.
-          Il a également un lien avec les croisades puisqu'il a participé à la croisade des Turcs. Rappelons que Frère Jean se bat comme un chevalier croisé.
-          Il n’a pas peur
Mais Panurge ne porte pas d'armes et se réfugient sous le coutelas des autres…

Ex 4 : L’utopie finale de Pantagruel est une parodie des récits de voyage et de la vison de paradis terrestre qu’ils véhiculaient. ≠ Thélème qui est sérieuse.

samedi 23 juin 2018

Lecture cursive Baronian


Contrôles de lecture : séquence Verlaine /20

 I Sur le recueil Fêtes Galantes /9

1.       D'après vous, pourquoi le recueil Fêtes Galantes porte-il bien son titre ? (Donner des exemples de poèmes précis pour vous justifier) /2

·         Rassemblement de gens raffinés et nobles. On nous parle d'un « marquis » dans « Sur l'herbe » page 15. Dans « L'Allée » la jeune femme a des « rubans », une « robe a queue » est « un éventail » ainsi que de « larges bagues ».
·         Dans des parcs. Dans « Clair de lune » on nous parle d'oiseaux, d'arbres, de jet d'eau, et de statues de marbre. Dans « Le faune » on retrouve une statue de faune.
·         Souvent à la tombée du jour où dans 1/2 obscurité : dans « Clair de lune » dans « les ingénus » : « le soir tombé » ou bien dans « En bateau » ou on nous parle de  « l'étoile du berger ».
·         Les gens jouent de la musique et chantent comme par exemple dans «  Clair de lune »
·         Ils se sont déguisés et jouent de petites pièces improvisées la Commedia dell'arte comme dans « Pantomime » ou dans « Fantoche ».
·         Dans tous les poèmes, ils ont une occupation liée à l'amour. Par exemple dans « A la promenade »,  dans « Les ingénus ». Il s'agit d'un amour éphémère, qui ne dure pas, ou qui n'a pas duré c'est le cas dans « En Patinant » ou dans « Le faune »

2.       Qu'est-ce que la « Commedia dell'arte » ? /1

·         Originaire de l'Italie
·         schéma d'intrigues très simple et très schématique, conventionnel
·         improvisation de dialogues
·         beaucoup de pantomime : mimiques
·         personnage toujours masqué
·         costume type qui permet de reconnaître les personnages

3.       Citer au moins 3 personnages de la « Commedia dell'arte » et précisez, pour chacun, leur principal trait de caractère. /2
·         Arlequin ou Pierrot : valet rusé et facétieux (qui aime plaisanter)
·         Pantalon ou Cassandre : vieil avare imbécile et crédule
·         Clitandre,: jeune soupirant sentimental et rêveur
·         Colombine : amoureuse

4.       Que peut-on dire de la relation amoureuse dans le recueil ? /2

·         Empreinte d’une forte sensualité
Ø  mots d’amour Les Ingénus
Ø   baisers Sur l’herbe
Ø  Evocation de l’acte charnel avec les « courbatures » Cythère

·         Hypocrite : les gens n’aiment pas sincèrement. Veulent simplement s’amuser.
Ø  A la promenade avec les « trompeurs exquis », « les cœurs affranchis du serment » 
Ø  Les Ingénus avec « jeu de dupe »
Ø  En patinant «  nous fumes dupes », « manigances mutuelles » et « parieurs ».

·         Ne dure pas
Ø  Mort de l’amour Le Faune, Colloque sentimental
Ø  Lassitude des amants En sourdine

·         Fait souffrir « Colloque sentimental »

II Sur la biographie de Verlaine JB Baronian /11
1.       Pourquoi peut-on dire que Stéphanie Verlaine a pour son fils un amour filial absolu ? (Au moins 2 événements) /2
Stéphanie Verlaine =incarnation de l’amour filial.
Mère adore Verlaine, sans doute parce qu’il a été longtemps désiré. Avant lui,  3 fausses couches. Garde les fœtus dans des bocaux que Verlaine brisera un jour d’ivresse.
Fait souvent les frais des accès de colère de Verlaine qd il a trop bu : veut la tuer avec un sabre, ou la saisit à la gorge menaçant de la tuer et de se tuer après.
Toujours prête à courir au chevet de son fils/ lui porter secours / lui pardonner.
Cherche tjrs à l’excuser, justifiant son comportement par sa nature d’artiste hypersensible et exalté. Lui demande souvent de l’argent.
Cède à tous se caprices même s’il s’agit d’acheter une ferme et de dépenser toute sa part d’héritage paternel. Ferme qui sera mal gérée par le père Létinois et qui fera faillite. Les huissiers la vendront pour quelques sous que Verlaine rendra à sa mère
Ne lui dit pas non quand, qq tps après, lorsque Lucien Létnois est mort, les parents de ce dernier vendent à Verlaine une de leur ferme. C’est là qu’un soir d’ivresse Verlaine  veut l’étrangler. Comme elle parvient à lui échapper, il la poursuit avec un couteau de cuisine. Elle portera plainte ds un premier temps puis se rétractera. Mais Verlaine écopera qd même d’un mois de prison.
Mourra d’une pneumonie après avoir une ultime fois porté secours à son fils, sans le sous et malade.  Verlaine cloué au lit à cause de son hydarthrose ne peut se rendre au chevet de sa mère venue s’installer au-dessus de la sienne dans son hôtel minable à Paris. Ne peut non plus se rendre à son enterrement. 

2.       Quelles épreuves Verlaine a-t-il fait subir à Mathilde, sa femme ? (Au moins 2) /2

Coup de foudre pour cette jeune femme, de presque 10 ans sa cadette.
Sœur d’un de ses amis, Charles de Sivry
Pour elle, au début de leur mariage,  il limite sa consommation d’alcool  et veut « rentrre dans le rang »
Mais tout sera compromis par l’arrivée de Rimbaud dans la vie de Verlaine « la petite crasse ». L’entraine à boire plus que de raison. Dès lors ne supporte plus Mathilde qu’il bat ou sur qui il jette quantité d’objets, alors même qu’elle est enceinte.
Ne sera pas présent pour la naissance  de Georges, leur fils. Se désintéresse de l’enfant. Rentre chez lui pour dormir tout habillé, vêtements sales et chaussures crottées.
Un soir d’ivresse, alors que Mathilde lui reproche de la délaisser il jette Georges contre un mur.
Mathilde le quitte. Elle lui laissera deux chances de ressouder leur couple, mais Verlaine ne saura les saisir. A chaque fois, il préfèrera partir avec Rimbaud, même lorsque Mathilde fera le déplacement jusqu’en Belgique pour le ramener à la maison. A la frontière, lors du contrôle des bagages, Verlaine la laissera dans le train en route pour Paris avant de rejoindre Rimbaud qui s’est embarqué dans le même train à l’insu de Mathilde. Un jour il se souviendra qu’il a un fils pour qui  il composera un poème comme si c'était toujours bien occupé de lui. Georges a alors 5 ans. 
Mathilde obtiendra tout d'abord la séparation puis le divorce.

3.       Comment apparaît le personnage de Rimbaud dans cette biographie ? (Illustrez votre propos de faits précis) /2

Rimbaud est malpropre, mal poli et provocateur. Mais il fascine Verlaine qui le surnomme Le Rimbe.
Rimbaud est un jeune poète de 17 ans. Il  a envoyé plusieurs poèmes à Verlaine, et lui demande de l'accueillir à Paris. Dès son arrivé verveine tombe sous le charme il éprouve tout à la fois un désir physique et une admiration intellectuelle pour ce jeune homme provocateur qui n'hésite pas à lancer des insultes à la figure des gens, y compris des auteurs et des éditeurs de l'époque, lors des dîners littéraires. Verlaine et accusé d'être responsable du comportement de Rimbaud et peu à peu devient indésirable dans tous les milieux littéraires. Rimbaud quant à lui, se moque  bien sa réputation.

4.       Comment Rimbaud traite-t-il Verlaine ? (Au moins 2 exemples) /2

Avec Rimbaud Verlaine partira en Belgique. Ce sera un voyage de randonnée, insouciant, au cours duquel Verlaine eprouve un intense bonheur. Ils iront également ensemble à Londres. Là Rimbaud montrera particulièrement odieux avec  Verlaine, n’hésitant pas à le  rabaisser en public. Il le traite de  "bobonne", de "con".
De retour en Belgique, Verlaine se lasse des humiliations de Rimbaud. Il souhaiterait vivre à nouveau avec sa femme, ce qui agace Rimbaud. Un jour Verlaine, après en avoir souvent émis l'idée, achète un pistolet. Eméché, il déclare à Rimbaud qui va regagner Paris que celui-ci accompagne. Rimbaud refuse d'obtempérer il est aussi rentré à Paris. Pris de colère, Verlaine tire par deux fois sur et le blesse au bras gauche. Verlaine sera condamné à deux ans de prison et à une jambe.
À sa sortie de prison, Verlaine retrouvera la trace de Rimbaud en Allemagne et partir à nous rejoindre. Ils écument les brasseries et soudain Verlaine veut embrasser Rimbaud. Celui-ci le repousse et l’assomme.   Ce sont des paysans qui l'aident à se rétablir. Il comprend qu'il n'a plus rien à faire avec Rimbaud

5.       Comment s'intitule le premier recueil de Verlaine ? /1.5

Poèmes Saturniens
Verlaine croyait à l’astrologie.
Dès le premier poème, il fait rimer « astres » et « désastres »,
Saturne en Astrologie = synonyme de malheur, de tristesse, de froid, de morosité, de mort.
→planète engendrant la mélancolie.
 A l’époque de Verlaine, les Saturniens parmi lesquels se place Verlaine, forment une sorte de communauté, cependant tout à fait imaginaire, à laquelle sont associés tous ceux qui subissent l’influence de la « fauve planète ». (Saturne est jaune)
 Rappelle que Saturne c’est aussi le temps. Il est le Chronos grec. → Amène à la mort.

Lorsqu’en 1866, Verlaine signe son premier recueil de poésies, il vit toute une série de drames intimes : la mort de son père en 1865, puis celle de sa cousine tant aimée, Elisa, en 1867, ce qui l’amène à boire plus que de raison. L’alcoolisme et en particulier sa dépendance à l’absinthe, remonte cependant au début des années 1860. En astrologie, la dépendance à l’alcool est le fait d’un Saturne mal configuré, le bébé en nous qui a mal tété, qui a vécu le sevrage comme une grande frustration, un grand manque, sera plus tard compensé par une dépendance à la boisson, mais aussi au tabac. En quelque sorte bébé qui a mal tété continue à le faire sous une autre forme.

6.       Verlaine connaît-il  le succès de son vivant ? /1.5

Tous les recueils de Verlaine seront publiés à compte d’auteur.
N’a du succès qu’à la fin de sa vie.
Le premier recueil  de Verlaine est Poèmes Saturniens recueil qui ne connaît pas beaucoup de succès. Seul le poète Mallarmé y voit du talent. Victor Hugo aussi. Lorsqu'il rencontrera Verlaine, il lui en récitera des vers
                            La bonne chanson est un recueil inspiré par Mathilde et son amour pour elle.
Sagesse est un recueil inspiré par la conversion de Verlaine alors qu'il était en prison. Ce recueil est critiqué. Beaucoup y voient qu'une religiosité excessive et froide.

A la fin de sa vie Verlaine donne des conférences en Hollande et en Belgique. Ce sont des conférences dans lesquelles il est un piètre orateur mais qui lui permettent de gagner sa vie. On lui demande d’y lire ses poèmes ou ceux d’autres poètes.
                            Il posa sa candidature à l'Académie française mais ne sera pas élu.
                    Par contre il sera élu prince des poètes.











Verlaine et Saturne ( complément culture)


Verlaine et Saturne

Le premier recueil de poèmes de Paul Verlaine = Poèmes saturniens
Verlaine croyait à l’astrologie.
Dès le premier poème, il fait rimer « astres » et « désastres »,
Saturne en Astrologie = synonyme de malheur, de tristesse, de froid, de morosité, de mort.
→planète engendrant la mélancolie.
 A l’époque de Verlaine, les Saturniens parmi lesquels se place Verlaine, forment une sorte de communauté, cependant tout à fait imaginaire, à laquelle sont associés tous ceux qui subissent l’influence de la « fauve planète ». ( Saturne est jaune)
 Rappelle que Saturne c’est aussi le temps. Il est le Chronos grec. → Amène à la mort.

Lorsqu’en 1866, Verlaine signe son premier recueil de poésies, il vit toute une série de drames intimes : la mort de son père en 1865, puis celle de sa cousine tant aimée, Elisa, en 1867, ce qui l’amène à boire plus que de raison. L’alcoolisme et en particulier sa dépendance à l’absinthe, remonte cependant au début des années 1860. En astrologie, la dépendance à l’alcool est le fait d’un Saturne mal configuré, le bébé en nous qui a mal tété, qui a vécu le sevrage comme une grande frustration, un grand manque, sera plus tard compensé par une dépendance à la boisson, mais aussi au tabac. En quelque sorte bébé qui a mal tété continue à le faire sous une autre forme.


L.I Les Deux Frida, Frida Kahlo, 1939


L.I Les Deux Frida, Frida Kahlo, 1939 , Musée d'art moderne, Mexico,


·         173 x 173,5 cm : grand tableau, taille réelle →marque davantage les esprits. Tableau fort, puissant.
·         Agée de 32 ans, l'artiste divorce cette année-là de Diego Rivera, avec qui elle vit depuis dix ans. Frida Kahlo ne souhaite pas ce divorce = vraie déchirure.
→ se réfugie dans le travail et peint ce double portrait  qui évoque cette période difficile dans sa vie.
·         2 portraits d’elle-même se tenant par la main. → veut nous parler d’elle. Dans son journal, FK évoque une amie imaginaire qu'elle s'inventait quand elle était petite lorsqu'elle se sentait seule.


Que veut-elle nous dire sur elle ?

1.      Ciel nuageux = douleur du divorce. Tps de souffrance pour elle.

2.      Le portrait de gauche = Frida Kahlo en robe blanche déchiré au niveau de la poitrine pour faire apparaître son cœur écorché.  Elle tient dans sa main droite une pince qui empêche la  veine venant du cœur de couler. Le visage pâle.
→femme fragile

3.      Le portrait de droite = aussi Frida Kahlo mais
·         son    plus coloré,
·          robe mexicaine bariolée, la tehuana, qu’elle portait souvent cette tenue quand elle vivait avec son mari.
·         jambes écartées + sa moustache plus marquée lui donnent une allure masculine.
·          son cœur à elle est  intact et posé devant sa blouse qui n’est pas déchirée.
·          Elle tient dans sa main gauche le portrait miniature de son mari enfant.
·         De la main droite, elle tient la Frida fragile

incarnation de tout ce à quoi F aspire : être
·         Une femme mariée, forte=figure d'autorité
·         une mère, rôle qu'elle ne peut pas tenir dans sa vie réelle à cause d’un accident de bus qui lui a détruit la cavité pelvienne.

4.      Une veine relie les cœurs des 2 Frida comme pourrait le faire un cordon ombilical. → la Frida de gauche, blessée, se raccroche à la Frida de droite, son amie imaginaire, forte et réconfortante, qui lui insuffle la vie dans cette période douloureuse.

5.      Le  cadre du portrait de Diego   est formé par une veine reliée au cœur de la Frida de droite. →Diego lui est nécessaire pour se maintenir en vie. Sa force ne tient qu'à son lien avec Diego.  Sans lui, comme la F de gauche, elle perdrait son sang et  ses couleurs.


CCL° : Extrême fragilité de l’artiste qui, même si elle veut paraître forte, ne semble pouvoir vivre que par son mari. Déclaration d’amour absolu  







.


.


Textes complémentaires séquence Verlaine Fêtes galantes


Textes complémentaires séquence II
Que disent les textes et le tableau de F. Khalo sur leurs auteurs ?
Enquête sur le lyrisme
Lorsque le poète dit « je » on a tendance à penser qu'il parle de lui-même, qu’il s'agit d'une poésie personnelle. Or il peut s'agir d'un moi fictif, imaginaire, que l'on peut considérer comme 1 représentation directe du poète.
Lorsque le poète dit je :
·         moi réel
ou
·         moi fantasmé
Qu’en est-il dans nos textes ? Comment évolue le lyrisme ?
Texte 1 : « Oh ! je fus comme fou dans le premier moment… » Victor Hugo, Les Contemplations, livre IV, poème IV

Hugo, poète romantique. Chef de file. Importance du lyrisme = expression des sentiments personnels
Quatrième poème de « Pauca meae », livre dédié à la mort de sa fille. (voir fiche L.C)
Hugo nous fait part de ses sentiments après la mort de sa fille.
Quels sentiments évoquent Hugo dans ce poème ?
I Souffrance
Ex1 : v. 2 « et je pleurai trois jours amèrement » le CCT + rythme 2+10  la longueur de l’expression sur le v. (10 syllabes sur 12) souligne la douleur extrême du poète.
Ex 2 : v.4 polyptote « souffert ma souffrance » + mise à la rime de souffrance insiste sur la peine d’Hugo.
Ex 3 : v.8 métaphore « Je voulais me briser le front sur le pavé » le confirme.
la souffrance d’Hugo touche le lecteur qui éprouve de la compassion pour lui. Pathétique.
II Révolte
Ex 2 : CL du refus : « je me révoltais » (v.7),  « Non » (v.7), « je n’y croyais pas » (v.9) ; « elle ne pouvait pas m’avoir ainsi quitté » (v.13) ; « c’était impossible » (v.15) → attitude classique d’une personne en deuil qui souffre et refuse d’accepter la réalité. N’a pas fait son deuil justement.
Ex 3 : v.10-11 Question rhétorique « Est-ce que Dieu permet de ces malheurs sans nom
Qui font que dans le cœur le désespoir se lève ? » = Dieu ne devrait pas permettre cela. Remise en cause de Dieu, de sa toute puissance. Doute d’Hugo sur foi.

III Folie
Ex 1 : v.1 comparaison qui ouvre le poème. Importance renforcée par l’interjection « Oh ! »  → on entend la plainte et le désarroi du poète.
Ex 2 : v. 12 à 16 anaphore « que »  + imparfait de répétition donne l’impression qu’Hugo est en proie à une idée fixe qui porte sur 2 aspects : sa fille est vivante v. 12-13-15 et il va la voir v. 14-16 → refus de la réalité et hallucination visuelle.
Ex 3 : v. 17-20  1 quatrain détaché du reste du poème pour le mettre en évidence. Mettre en évidence une hallucination sonore cette fois  qui fait revivre L
·         CL du bruit : «  elle a parlé ! », «  le bruit de sa main », « laissez-moi, que j'écoute »
·         Passage au présent « elle vient », « elle est ».
Portée univ.elle avec l’adresse v.3-4 « vous tous…Pères, Mères » 
Texte 2  « Le crapaud »
·         sonnet inversé : sonnet= caractéristique du lyrisme.
·         difficile de savoir qui parle. Impression d'un dialogue entre le poète et sa bien-aimée mais au v. 11, le 1er « horreur » devrait appartenir au poète. Or c'est impossible puisqu’ à  la fin du v.  c'est le poète qui reprend la parole. Il s'agit en fait d'un faux dialogue. Le poète se parle à  lui-même. Il nous livre son autoportrait.

Poète maudit dont témoignent les antithèses présentes dans l'image donnée du crapaud.
·         Référence au poète : « chant » v. 1, 4,11 – « poète » v. 9 – « rossignol » v. 10→ lyrisme
« œil de lumière » v. 12 est une glorification du poète qui voit ce que les autres ne voient pas et illumine la réalité d'un jour nouveau.
·         Ce qui fait du crapaud un être maudit : « enterré » v. 5, « sous sa pierre » v. 13, « ombre » v. 6, « tombe du » v. 9, « vous » v. 10, – « horreur » v. 10 et 11, « par » v. 7, « froid » v. 13. Idées de solitude, de mort. Le poète suscite le dégoût. Il est exclu et laid.

« Les poètes maudits » : (expression de Verlaine). Les poètes maudits se considèrent comme profondément différents de la société bourgeoise et conformiste qui les entoure. Ils veulent faire du neuf, casser ce qui existe et recherchent la perfection. Mais, ils souffrent en même temps de leur marginalité tout en la revendiquant : ils se sentent incompris, méprisés, rejetés. De nombreux symbolistes sont des « poètes maudits »

Nouveau lyrisme. On est loin de l'emphase de Victor Hugo. Chez lui, la souffrance et grandiloquente et est  sublimée par la poésie. Ici le style haché ouvre la voie d'un lyrisme ironique où le poète ne se présente pas sous 1 jour favorable.

Texte 3
Michaux insiste sur la multiplicité du » moi ». Identité n'est fixe mais multiple.

·         Héritier de Rimbaud : « je est un  autre ». Pour Rimbaud, le moi à « plusieurs autres vies » grâce aux rêves et voyages imaginaires. Ainsi, pour Rimbaud, la vie se fait « immense » et « je » devient « un opéra fabuleux » ou un « bateau ivre »

·         gradation hyperbolique des différentes formes du moi : l.  15 « dans une double, triple, quintuple vie », ligne 20 : « il n'est pas un moi. Il n'est pas dix moi. Il n'est pas de moi. Moi n'est qu'une position d'équilibre. (1 entre 1000 autres continuellement possibles est toujours prêtes.) »

Le lyrisme devient la retranscription d'une enquête pour saisir l’ ensemble des identités du moi. Enquête vaine.

Texte 4

Pour qu'il y ait poésie autobiographique, il faut qu'il y ait 1 triple identité entre auteur/ narrateur et personnage : pacte autobiographique et que cette triple identité soit clairement exprimée et revendiquée par l'auteur.

 Lorsque Victor Hugo écrit Les contemplations, il annonce dans la préface du recueil que celui-ci aurait pu s'intituler « Les Mémoires d'une âme » c'est dire à quel point la poésie lyrique de Victor Hugo devient 1 genre voisin de l’ autobiographique. Si les poèmes "pauca mea » sont empreint de vérité, on ne peut pas en dire autant de tous les poèmes du recueil.

Il faut attendre le XXe siècle et la poésie de William Cliff pour véritablement signer le pacte autobiographique.
·         William Cliff reprend la forme du sonnet caractéristique du lyrisme pour exprimer son enfance.
·         Volonté de montrer qu’il raconte la vérité
-          v. 1 « je suis née à Gembloux en 1940 » : lieu réel et année de naissance
-          dans la profession de son père, sa mère au foyer, ses 8 frères et sœurs.
-          V. 14 rappelle l'Occupation allemande.

Cette poésie autobiographique a été remise en cause parce qu'au départ, le considérer que la forme v.ifiée ne correspondait pas à l'expression d'une vérité car le v. est 1 forme travailler qui manque de naturel et d'authenticité.