lundi 7 mai 2018

Intro et Ccl° des L.A du Roi se meurt


L.A 2
Intro° : situation du passage : Le roi arrive tardivement  sur scène p.30. Il est déjà apparu dans la scène d’exposition mais juste pour passer. Il n’est pas resté et n’est pas intervenu. Ionesco veut créer un effet d’attente et faire de l’arrivée du roi un événement. Moment clef de la pièce puisque c’est là que le roi apprend des autres personnages qu’il va mourir.  Cela peut paraître étrange mais c’est conforme à la réalité : c’est souvent une tierce personne qui nous apprend notre propre mort, notamment un médecin. Parfois, par ménagement, c’est un membre de la famille, comme ici : ce sont Marguerite et le médecin qui apprennent au roi sa mort prochaine.
 Ouverture de conclusion : Le théâtre de l'absurde aime le mélange de comique et de tragique. Ainsi, lorsque Jean Genet écrit Les Bonnes, il mêle habilement les deux registres. Si sa pièce apparaît comme une parodie de Vaudeville* et utilise un comique de mots parfois ( « Diposez la traîne, traînée ! »  « Claire est là, plus claire que jamais ! », «« Minterdire ! Plaisanterie ! Madame est interdite ». ) Le tragique apparaît clairement dans la fonction cathartique de la pièce. En effet, la monstruosité des bonnes nous inspirent de la terreur (aucun mobile de commettre ce meurtre, Solange laisse Claire se suicider). Mais leur souffrance nous fait éprouver de la pitié pour elles.
* parodie de Vaudeville : la pièce de Genet ressemble à un Vaudeville (pièce comique mettant en scène un mari, sa femme et un amant) mais l'auteur se moque des codes du genre (2 bonnes et leur maîtresse)


L.A 3 :
Intro° : situation du passage : Dans les pages précédentes, le roi a appris du médecin et de Marguerite, sa première épouse, qu’il allait mourir « dans 1h30 » c'est-à-dire « à la fin du spectacle ». Mais il refuse d'accepter sa mort. Face à ce déni, Marguerite est agacée. Froide et autoritaire, elle voudrait que tout se passe vite et bien c’est-à-dire dignement. Marie, la seconde épouse, est quant à elle choquée. Elle ne veut pas que le roi meure. Elle l’aime tendrement. Mais, voyant qu’elle ne peut lutter contre l’inévitable, elle se range aux côtés du médecin et de Marguerite pour essayer  de l'amener à accepter de mourir.
Ouverture de Conclusion : cet extrait met en évidence la solitude de l'homme, ici devant sa mort. Cette solitude dans le monde est le reflet de la condition humaine  pour les auteurs du théâtre de l'absurde. Beckett l'illustre parfaitement dans En attendant Godot. Vladimir et Estragon, deux vagabonds  sont démunis dans un monde hostile. Dans la scène d'exposition de la pièce,  Vladimir manifeste un certain soulagement et une joie de revoir Estragon. Ils ont besoin l'un de l'autre pour supporter leur existence vide. Chacun remplit la vie de l'autre… pour survivre.


L.A 4 :
Situation du passage : Dans notre extrait, le garde prononce l’éloge funèbre* du Roi. Il n’est pas encore mort. Il lutte  pour rester en vie.   Mais il a pris place sur un fauteuil roulant, signe de sa déchéance physique et de sa mort prochaine S’il résiste trop d’ailleurs, le Médecin et Marguerite « peuvent [l’] obliger à se décider »p.106. Sa mort est donc inéluctable. L’éloge funèbre du Garde ne surprend donc pas le lecteur- spectateur.

 Ouverture de conclusion : le théâtre de l’absurde aime la dérision. Il aime ridiculiser des éléments nobles et solennels. Ainsi, lorsque J. Genet écrit Les Bonnes, il veut parodier la tragédie. En effet, la tragédie met en scène normalement des personnages nobles. Or, dans Les Bonnes, les  personnages sont des domestiques, normalement associées à la comédie. Le langage n’est pas soutenu mais courant voire parfois familier avec notamment l’utilisation de grossièretés. Comme Ionesco, Genet casse les codes…


L.A 5 :
Situation du passage : C’est la fin de la pièce. Les différents personnages disparaissent successivement. C’est le « processus » ultime où le mourant doit faire le deuil de sa vie et de tout ce qui l’a composée. Et cela commence par les autres personnages : p.124, disparition de Marie « il ne te voit plus Marie disparaît brusquement par un artifice scénique »; p.128 disparition du garde et de Juliette « on ne vous abandonnera pas…le garde disparaît subitement Nous sommes là, près de vous, nous resterons là. Juliette disparaît subitement »; p.128 trois répliques plus loin, c’est le médecin qui s’en va « Excusez-moi majesté, je dois partir…se retire…il n’est plus là ». Seule Marguerite reste avec lui. Il n’y a plus de comique, mais la mort du roi n’apparaît pas non plus comme affreuse. C’est un moment mystique.

Ouverture de conclusion : La mort du roi est certes tragique mais elle n'est pas larmoyante ni effrayante. Le roi meurt en paix, sans agonie ni cris de détresse. La mise en scène prévue par l'auteur est sobre : le roi disparaît. Jorge Lavelli, qui a mis la pièce en scène en 1976,  a respecté cette sobriété. Béranger et Marguerite sont seuls. Le roi est hypnotisé par les paroles de Marguerite. Il marche comme un automate,  suit sa voix. Son démembrement progressif se réduit à de brefs soubresauts des parties de son corps.   À la fin de la pièce, il est assis sur son trône qui est englouti dans le sol. Quelques notes de piano puis le silence. Ce silence symbolise le néant de la mort et la solitude qui accompagne ce passage.







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