L.A 2
Intro° : situation du passage : Le roi
arrive tardivement sur scène p.30. Il
est déjà apparu dans la scène d’exposition mais juste pour passer. Il n’est pas
resté et n’est pas intervenu. Ionesco veut créer un effet d’attente et faire de
l’arrivée du roi un événement. Moment clef de la pièce puisque c’est là que le
roi apprend des autres personnages qu’il va mourir. Cela peut paraître étrange mais c’est
conforme à la réalité : c’est souvent une tierce personne qui nous apprend
notre propre mort, notamment un médecin. Parfois, par ménagement, c’est un
membre de la famille, comme ici : ce sont Marguerite et le médecin qui
apprennent au roi sa mort prochaine.
Ouverture de conclusion : Le
théâtre de l'absurde aime le mélange de comique et de tragique. Ainsi, lorsque
Jean Genet écrit Les Bonnes, il mêle
habilement les deux registres. Si sa pièce apparaît comme une parodie de
Vaudeville* et utilise un comique de mots parfois ( « Diposez la traîne,
traînée ! » « Claire est là, plus claire
que jamais ! », «« Minterdire ! Plaisanterie ! Madame est interdite ». ) Le
tragique apparaît clairement dans la fonction cathartique de la pièce. En
effet, la monstruosité des bonnes nous inspirent de la terreur (aucun mobile de
commettre ce meurtre, Solange laisse Claire se suicider). Mais leur souffrance
nous fait éprouver de la pitié pour elles.
* parodie
de Vaudeville : la pièce de Genet ressemble à un Vaudeville (pièce comique
mettant en scène un mari, sa femme et un amant) mais l'auteur se moque des
codes du genre (2 bonnes et leur maîtresse)
L.A 3 :
Intro° : situation du passage : Dans
les pages précédentes, le roi a appris du médecin et de Marguerite, sa première
épouse, qu’il allait mourir « dans 1h30 » c'est-à-dire « à la fin du spectacle
». Mais il refuse d'accepter sa mort. Face à ce déni, Marguerite est agacée.
Froide et autoritaire, elle voudrait que tout se passe vite et bien
c’est-à-dire dignement. Marie, la seconde épouse, est quant à elle choquée.
Elle ne veut pas que le roi meure. Elle l’aime tendrement. Mais, voyant qu’elle
ne peut lutter contre l’inévitable, elle se range aux côtés du médecin et de
Marguerite pour essayer de l'amener à
accepter de mourir.
Ouverture
de Conclusion : cet extrait met en évidence la
solitude de l'homme, ici devant sa mort. Cette solitude dans le monde est le
reflet de la condition humaine pour les auteurs du théâtre de l'absurde.
Beckett l'illustre parfaitement dans En
attendant Godot. Vladimir et Estragon, deux vagabonds sont démunis dans un monde hostile. Dans la
scène d'exposition de la pièce, Vladimir
manifeste un certain soulagement et une joie de revoir Estragon. Ils ont besoin
l'un de l'autre pour supporter leur existence vide. Chacun remplit la vie de
l'autre… pour survivre.
L.A
4 :
Situation
du passage : Dans notre extrait, le garde prononce l’éloge
funèbre* du Roi. Il n’est pas encore mort. Il lutte pour rester en vie. Mais il a pris place sur un fauteuil
roulant, signe de sa déchéance physique et de sa mort prochaine S’il résiste
trop d’ailleurs, le Médecin et Marguerite « peuvent [l’] obliger à se
décider »p.106. Sa mort est donc inéluctable. L’éloge funèbre du Garde ne
surprend donc pas le lecteur- spectateur.
Ouverture
de conclusion : le théâtre de l’absurde aime la dérision. Il aime ridiculiser
des éléments nobles et solennels. Ainsi, lorsque J. Genet écrit Les Bonnes, il veut parodier la tragédie.
En effet, la tragédie met en scène normalement des personnages nobles. Or, dans
Les Bonnes, les personnages sont des domestiques, normalement
associées à la comédie. Le langage n’est pas soutenu mais courant voire parfois
familier avec notamment l’utilisation de grossièretés. Comme Ionesco,
Genet casse les codes…
L.A 5 :
Situation du passage :
C’est la
fin de la pièce. Les différents personnages disparaissent successivement. C’est
le « processus » ultime où le mourant doit faire le deuil de sa vie
et de tout ce qui l’a composée. Et cela commence par les autres
personnages : p.124, disparition de Marie « il ne te voit plus Marie
disparaît brusquement par un artifice scénique »; p.128 disparition du
garde et de Juliette « on ne vous abandonnera pas…le garde disparaît
subitement Nous sommes là, près de vous, nous resterons là. Juliette disparaît
subitement »; p.128 trois répliques plus loin, c’est le médecin qui s’en
va « Excusez-moi majesté, je dois partir…se retire…il n’est plus
là ». Seule Marguerite reste avec lui. Il n’y a plus de comique, mais la
mort du roi n’apparaît pas non plus comme affreuse. C’est un moment mystique.
Ouverture
de conclusion : La mort du roi est certes tragique mais elle n'est pas larmoyante ni
effrayante. Le roi meurt en paix, sans agonie ni cris de détresse. La mise en
scène prévue par l'auteur est sobre : le roi disparaît. Jorge Lavelli, qui a
mis la pièce en scène en 1976, a
respecté cette sobriété. Béranger et Marguerite sont seuls. Le roi est hypnotisé par les paroles de
Marguerite. Il marche comme un automate, suit sa voix. Son démembrement progressif se
réduit à de brefs soubresauts des parties de son corps. À la
fin de la pièce, il est assis sur son trône qui est englouti dans le sol. Quelques
notes de piano puis le silence. Ce silence symbolise le néant de la mort et la
solitude qui accompagne ce passage.
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